Ighil Ali est l'une des communes de la wilaya de Béjaïa où le chômage fait rage parmi la masse juvénile locale.
Trouver un poste d’emploi stable et bien rémunéré relève, à s’y méprendre, du luxe dans cette localité tellement c’est très rare. Au niveau de l’administration locale (APC, daïra…), les offres d’emploi sont «distillés» au compte-gouttes, et ce à travers des concours organisés chaque année. Cependant, le nombre de postes proposés est toujours faible et ne satisfait pas les centaines de demandes d’emploi qui croupissent dans les tiroirs. Même les «jobs» dans le cadre de l’emploi de jeunes et de solidarité sont rares et peu attrayants. La localité nichée en zone montagneuse compte une communauté estudiantine assez importante avec des dizaines de nouveaux frais émoulus qui viennent rejoindre, chaque année, les rangs des chômeurs diplômés notamment. «On dirait une malédiction qui s’abat sur nous les jeunes ! Une fois que j’ai eu mon diplôme de TS en informatique, j’ai frappé à toutes les portes pour avoir un emploi mais à chaque fois ma demande est rejetée que ce soit chez le privé ou le public. Même les dispositifs d’aide à l’emploi de jeunes se sont raréfiés ces derniers mois. Dés fois, je regrette d’avoir effectué des études pour avoir ce diplôme tant il n’y a pas de débouchées dans notre région. Je tenterai le sud du pays, peut-être que là-bas j’aurais un emploi stable», espère un jeune informaticien frais émoulu de son état. Ainsi, obtenir un travail stable dans cette municipalité déshéritée est très dur pour les jeunes de cette localité, où les usines ne se comptent même pas sur les doigts d’une main. Ne s’avouant pas vaincus, d’autres jeunes tirent le taureau par les cornes en investissant dans l’agriculture de montagnes. Ces citoyens ont préférés investir dans ce secteur délaissé, mais qui rapporte beaucoup. Les versants des monts entourant la localité sont investis par ces jeunes qui ont implanté des unités avicoles (poulaillers) où cette filière semble réussir bien dans cette localité au relief accidenté. Néanmoins, ce qu’espèrent les habitants de cette municipalité et celle de toute la région montagneuse des Ath Abbas c’est la concrétisation de la zone d’activité sise à Bouni, à 25 km d’Ighil Ali. Cette ZAC, viabilisée en 1989, n’attend que le feu vert pour être mise en service, car les investisseurs ont manifesté déjà leur intérêt à y installer leurs usines pour permettre aux jeunes de la localité de travailler et d’entreprendre leur avenir et à la population rurale, disséminée à travers les villages reculés comme Zina, Tazla, El Kelâa, Ath Seradj, Tabouâanant et autres, de s’y fixer pour stopper l’exode rural qui menace toujours ces beaux villages.
Syphax Y.

