Le projet du monument aux martyrs à l'abandon

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Lancé il y a une dizaine d’années, le monument prévu à la mémoire des 156 martyrs du village Tafoughalt, dans la commune d’Aït Yahia Moussa, est à l’arrêt. «Depuis plus de six ans, aucune brique n’est ajoutée à ce qui a été construit. D’ailleurs, même les ronces ont envahi le site. Pourtant, le jour de son lancement, il y avait une grande volonté pour le livrer dans moins d’une année», dira un ex-membre du comité de village Tadukli. Et de poursuivre: «Il n’y a plus de volonté. Depuis le renouvellement de tous les membres de notre comité, personne n’a cherché à comprendre. J’appelle tous les villageois, notamment les enfants de Chouhada, à s’impliquer pour la réalisation de ce monument afin d’écrire la glorieuse page d’histoire de notre village. Imaginez qu’en 1954, un village comme le nôtre qui n’avait peut être que six-cents habitants, plus de la moitié de cette population s’était engagée dans la lutte de libération nationale. Et à l’indépendance, il restait plus de cent moudjahidine. Et aujourd’hui, on n’arrive pas à réaliser une stèle à leur mémoire bien qu’un habitant du village ait offert gratuitement un terrain de plusieurs mètres carrés pour accueillir ce projet.» Ils sont nombreux comme notre interlocuteur à regretter l’indifférence des autorités locales. «Dernièrement, nous avons entendu que le wali de Tizi-Ouzou en visite à Aït Yahia Moussa a inauguré une stèle à la mémoire de 29 chahids tombés à Hellil. C’est bien. Mais pourquoi notre village est-il oublié ?», s’interrogera un enfant de chahid. Comme cet interlocuteur, beaucoup lancent un appel aux responsables locaux afin de prendre en considération ce projet. «Certes le comité de village avait eu à l’époque l’idée et le courage de lancer les premiers travaux, mais aujourd’hui, l’APC, l’APW et la direction des Moudjahidine peuvent prendre le relais et poursuivre le projet jusqu’à sa livraison. C’est le moins qu’on puisse faire à ces martyrs qui s’étaient donnés corps et âme pour que l’Algérie vive libre et indépendante», dira un autre fils de chahid. À noter que dans ce village, il y a tout de même un carré des martyrs où sont inhumés les ossements de ces valeureux martyrs au lendemain de l’indépendance. Même si celui-ci a été restauré, il est attendu que certaines pierres tombales soient refaites parce qu’elles sont abîmées avec le temps sous les aléas de la nature. À quand alors le relancement de ce projet qui tient à cœur aux villageois ?

Amar Ouramdane

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