Que de retards !

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«Le nombre de projets structurants inscrits à l’indicatif de la wilaya de Tizi-Ouzou est trop minime pour donner un véritable coup de fouet au développement de la wilaya».

La sentence est de la majorité des élus et autres cadres avisés de la wilaya qui relèvent également non sans regrets la cadence et le rythme des travaux qui laissent perplexe quant à la volonté réelle de mener à bon port ces projets. Le constat est connu de tous, la lenteur, les bloccages et souvent les oppositions sont tellement nombreuses et répétitives que ces projets ne voient pas le jour après des années de leur lancement. Les différents walis qui se sont succédé à la tête de l’exécutif et toutes les assemblées élues de la wilaya ont essayé d’intervenir pour améliorer le rythme des travaux afin de livrer ces chantiers et prétendre à de nouveaux projets, mais la situation reste grippée et les projets s’éternisent.

Parmi les projets en cours de réalisation, il y a celui du barrage de Souk Tléta, d’une capacité de 198 millions de mètres cubes. Un projet lancé depuis de nombreuses années mais qui peine à atteindre le taux de 50%. Questionné à ce sujet, le directeur de l’hydraulique de la wilaya de Tizi-Ouzou, Rachid Hameg, a indiqué : «Ce projet est à 43% d’avancement alors que les délais de livraison sont largement dépassés. Les oppositions ont été à l’origine de 37 mois de retard.

Le coût du barrage a grimpé à 17,5 milliards de dinars. À présent, on table sur sa livraison en décembre 2019. À signaler que sur les lieux du chantier du barrage de Souk Tléta, des dizaines de familles attendent toujours d’être relogées. D’ailleurs, il y a trois semaines, les familles ont de nouveau bloqué les travaux pour réclamer l’achèvement de leurs logements de recasement, ce qui peut encore retarder davantage le projet.

Le centre anti-cancer pour mars 2019 ?

À Tizi-Ouzou, on enregistre au moins 1 200 nouveaux cancéreux par an. Les patients continuent de galérer à travers les wilayas pour les besoins de radiothérapie. Le centre anti-cancer (CAC) de Draâ Ben Khedda de 140 lits a une capacité d’accueil de 150 malades par jour. Rappelons que ce projet a été lancé en 2012 pour une autorisation de programme de 530 milliards de centimes. Un projet qui a connu plusieurs arrêts de travail à cause, notamment, de problèmes de payement des entreprises.

L’autre projet aussi important pour diversifier le transport, désengorger et réduire le degré de la pollution au centre-ville de Tizi-Ouzou est le téléphérique. Ce projet dont les études ont été finalisées depuis 2009, n’a été lancé qu’en juillet 2013, soit quatre années après. Le délai prévu initialement est de deux ans, mais là encore on parle de la réception uniquement de la première tranche qui va de la gare multimodale jusqu’à M’Douha, tout prêt du siège de la wilaya. À ce sujet, le directeur des transports de la wilaya de Tizi-Ouzou, Samir Nait Youcef, fait savoir : «À présent, nous mettons l’accent sur l’achèvement de la première tranche qui va de la gare multimodale vers la wilaya. Si tout marche comme prévu, nous pourrons réceptionner ce premier tronçon à la fin du premier trimestre 2019. Les premiers essais se feront au début de l’année 2019».

Pour ce qui est du second tronçon allant de la wilaya vers Redjaouna, il faut d’abord attendre la finalisation de la première tranche pour passer à la seconde. C’est comprendre que le téléphérique ne sera pas opérationnel de sitôt. À rappeler que ce projet structurant de 7 kilomètres par voie aérienne coûtera 490 milliards de centimes. Ce projet dont on parle depuis 2009 n’est pas encore opérationnel après 10 ans de travaux.

Le nouveau stade en chantier depuis… 2010

Le nouveau stade de Tizi-Ouzou a été inscrit en février 2005 et les travaux ont été lancés en mai 2010, pour un délai de réalisation initial de 30 mois. Après quatre avenants, le délai a été prolongé à 90 mois, soit pour le 8 janvier 2018. Rappelons que ce complexe sportif coûtera 43 466 099 019, 78 DA. Un joyau composé d’un stade de football de 50 000 places couvertes, un stade d’athlétisme de 6 500 places avec 10 pistes, un terrain de réplique, des parkings totalisant près de 5 000 places et bien d’autres aménagements. Un véritable joyau aux normes FIFA 2011, unique au niveau national, qu’il faut coûte que coûte finaliser.

Après les différentes prolongations des délais, le nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports a donné des instructions pour que le stade soit finalisé au mois de décembre en cours, mais ce n’est pas le cas. Le mois de décembre tire à sa fin et le projet n’est toujours pas achevé. Un autre projet vital pour la wilaya de Tizi-Ouzou, à savoir la pénétrante reliant Tizi-Ouzou à l’autoroute Est-Ouest au niveau de Djebahia (Bouira) sur 48 km, ne sera pas aussi livré à la fin de l’année en cours comme prévu.

La cadence des travaux est au ralenti ce qui exclut la possibilité de voir ce tronçon livré à la fin de ce mois comme annoncé précédemment par le premier responsable du secteur. Les moyens financiers n’ont pas été mis à la disposition du groupement d’entreprises algéro-turc chargé de la réalisation du projet. À présent, le taux d’avancement global des travaux pour le projet de la pénétrante est de 42%. Quant à la première tranche de 10 km, les travaux n’ont atteint qu’un taux de 70 %.

C’est dire que l’ensemble des projets structurants accordés à la wilaya de Tizi-Ouzou s’éternisent au grand dam des habitants. Cela sans parler des projets gelés, notamment le nouveau CHU de Tizi-Ouzou. Le même cas est également constaté dans le secteur du logement, dans l’investissement et dans presque l’ensemble des secteurs. Les retards, les blocages et les oppositions maintiennent Tizi-Ouzou au bas de l’échelle du développement. C’est dire que l’ensemble des intervenants ont du pain sur la planche.

Hocine T.

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