La vente du poulet vivant au niveau du marché hebdomadaire de M’Chedallah n’obéit à aucune règle d’hygiène. Une virée dans cet espace des transactions commerciales, qui se tient tous les mardis, renseigne sur cet état de fait poignant. À quelques mètres du compartiment réservé aux fruits et légumes au niveau de l’ex-base des Chinois, qui accueille ce marché hebdomadaire, des points de vente du poulet vivant sont installés comme d’habitude. Les conditions d’abattage des poulets y sont exécrables, dénotant du mépris et de la nonchalance des volaillers quant aux règles d’hygiène et du respect même du consommateur. En effet, les poulets vendus subissent toute une «batterie» d’agressions contre l’hygiène, et ce de l’abattage jusqu’à leur remise dans des sachets noirs aux clients. L’opération se passe de toute bienveillance de ces vendeurs, car tout d’abord, le poulet vivant, puant et encrassé, est abattu avec la même lame ensanglantée et mis dans un entonnoir pour le vider de son sang. Une fois mort, il est plongé dans un récipient d’eau bouillante, glauque et pestilentielle pour faciliter son plumage. Par la suite, il est introduit dans une machine pour enlever les plumes et à la fin, il est mis dans un sachet noir et tendu au client qui le paye à 260 DA le kilo. Ce commerce se tient à ciel ouvert dans l’insalubrité totale. Des monticules de déchets de volailles abattues empestent les lieux, avec des amas de plumes et autres restes jetés à tout-va. Le sang des poulets abattus se répand dans des mares fétides. Des chiens errants ont même la hardiesse de s’en approcher et de mettre le museau dans ces tas de déchets avicoles pour les ingérer. Le pire, c’est que ces poulets commercialisés sont acheminés directement des poulaillers environnants pour être abattus au marché hebdomadaire de M’Chedallah dans des conditions d’hygiène horribles, sans aucun contrôle sanitaire. De leur côté, les consommateurs sont vraiment à plaindre, eux qui «cautionnent» ce commerce en acceptant l’achat de volailles abattues dans ces conditions dénuées de toute hygiène. Parfois, il arrive d’apercevoir les contrôleurs du commerce rendre visite aux marchands exerçant au niveau de ce marché. Mais leur présence se fait rare. Et il faudrait que ces missions de contrôle soient fréquemment menées pour veiller aux respects des règles de commercialisation des différents produits, notamment ceux alimentaires. Le commerce de la volaille et des viandes rouges doit bénéficier d’une attention toute particulière de la part des agents du commerce d’autant que ces produits, s’ils sont vendus dans des conditions insalubres, peuvent provoquer de graves problèmes de la santé publique.
Y. S.