Deux enseignantes menacées d’expulsion par l’APC

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Deux enseignantes du primaire, exerçant au chef-lieu de la commune de Tizi Ghennif font l’objet d’une expulsion de leur logement de fortune, à savoir des classes situées dans une ex-annexe de l’école de filles depuis longtemps fermée. En effet, les responsables locaux ont fait appel à la justice pour expulser ces deux mères de famille de deux et trois enfants qui, pour seul refuge pour leur progéniture, n’avaient trouvé que ces deux salles pour les abriter. Au demeurant, c’est afin de reloger une famille de quatre foyers d’Ouled Messaoud, situé à six kilomètres environ du chef-lieu où un quatrième collège a été programmé pour y être construit et afin de préparer l’assiette que cette nouvelle APC a eu recours à ce moyen pour entamer les travaux. Cette décision d’expulsion sans contrepartie pour les deux victimes qui n’ont pas où aller a soulevé non seulement l’ire de la famille enseignante mais également celui des citoyens et bien sûr des partis politiques locaux qui trouvent ainsi à dire et à redire, d’autant plus que la prochaine échéance électorale n’est pas bien loin. “Nous n’avons pas cessé de répéter que cette nouvelle APC ne fait pas l’affaire de la commune”, nous déclare ce militant d’une formation politique bien en vue qui diagnostique une presbytie chez tous les militants de ce rival qui, pour prendre cette décision, avaient tenu un conclave durant toute la journée du vendredi passé en oubliant même le moment de la prière. Lui faisant rappeler que rien n’avait filtré de cette réunion, notre interlocuteur n’a pas hésité à nous inviter à poser la question à leurs militants pour savoir qu’ils ont tous à la bouche que l’expulsion de ces deux pauvres institutrices n’a été dictée que pour sauvegarder l’intérêt publique ? Si les uns et non moins candidats potentiels aux élections n’excluent pas un coup fourré de la part de certains élus du même parti du maire pour mettre ce dernier dans un bourbier afin le contraindre à démissionner. “Si nous vous disons cela, nous savons et tout le monde sait, ce qu’il en est”, claironnent-ils. D’autre part certains vont jusqu’à proposer au maire d’octroyer carrément l’école de Varvar qui est appelé sûrement à être fermée à partir de la prochaine rentrée scolaire, faute d’effectif. “Pourquoi nos responsables n’essaient-ils pas de faire l’inventaire des lieux pour prendre une solution définitive ?” L’école de Varar fera bien l’affaire de ces foyers qui seront déportés puisqu’elle ne compte pas assez d’élèves et si son fonctionnement est maintenu, cela voudra dire qu’au bas mot chaque élève scolarisé reviendra à l’Etat à plus de 8 000 dinars par mois. “C’est insensé !” finit par dire notre interlocuteur, très peiné pour ces deux institutrices. Pour sa part, l’union locale de la Centrale syndicale UGTA a appelé les enseignants de la commune à observer une grève d’une journée, ce mercredi, pour protester contre cette “hogra” des autorités locales.Il reste, bien entendu, l’intervention des responsables de l’académie qui ne saurait tarder.

Essaïd N’Aït Kaci

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