Le marché dit “Es sebt” de Tizi Ghenif a renoué avec son accalmie légendaire, un tant soit peu.En effet, après une flambée des prix des légumes qui ont atteint des cotes incroyables, voilà que ce feu ravageur des bourses a perdu de son intensité.Ainsi, la tomate qui était à 100 dinars ne fait plus que la moitié, alors que la salade n’est proposée qu’entre 20 et 30 dinars, alors qu’avec la rentrée des fèves locales, très bio, leur prix varie entre 10 et 20 dinars.“Nous espérons que la pomme de terre suivra malgré qu’elle enregistre, elle aussi, une petite baisse”, nous dit ce citoyen alors qu’il circulait entre les étals bien achalandés.Néanmoins, alors que nous marchandions une grande belle table pour micro- ordinateur, avec le brocanteur installé à l’intérieur du marché, les trois gardiens des lieux sont venus à notre rencontre pour nous confier leur misère.“C’est un marché qui manque de tout ! ”, lancent-ils en chœur.Ainsi, il nous font découvrir qu’il n’y a aucun robinet d’eau et les marchands sont obligés de faire de longs déplacements pour aller en chercher, alors que cette situation est encore plus pénible pour les poissonniers qui doivent rafraîchir leurs marchandises en permanence.“Nous ne vous parlerons pas de ce grand espace qui est mal exploité, car cela ne nous regarde pas, mais comme nous assurons sa sécurité, les autorités doivent au moins lui accorder une petite importance d’autant plus qu’il est chaque fois loué à près de 400 millions de centimes.Malgré cela, il y a plus d’une vingtaine d’entrées et de sorties, la clôture est presque quasi inexistante alors que deux suffisent largement”, nous déclare l’un des gardiens.Pour cet autre, le problème le plus épineux est celui de l’éclairage car l’électricité a été coupée, voilà maintenant six mois, et comme ils surveillent tous les étals la nuit, ils ont peur des vols et des agressions.“Bien que le problème de l’électricité se pose avec acuité pour nous, il ne faut pas oublier qu’il y a plusieurs vendeuses de matériel électro-ménager, l’outillage électrique qui nécessite le courant pour les essais d’usage”, nous dit encore notre interlocuteur. Avant de nous quitter, les trois gardiens lancent un appel pressant non seulement aux autorités locales, mais aussi à ceux qui ont loué ce marché pour qu’ils améliorent leurs conditions de travail.
Essaid N’ait Kaci