Un pan d'histoire à l'abandon

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Symbole de lutte anticoloniale, la maison des frères Khorsi, sise au village Tizi n’Tlakht, à Aït Mahmoud, menace ruine.

Pour rappel, le lieu a servi de refuge aux plus grands héros de l’Armée de libération nationale durant la guerre de libération, parmi lesquels Krim Belkacem, Amirouche Aït Hamouda et le président du GPRA, Benyoucef Ben Khedda. Le site n’a connu aucun aménagement depuis des dizaines d’années. Désemparés par l’état de délabrement dans lequel est laissé ce patrimoine de la guerre, les habitants de Tizi n’Tlakht exhortent les autorités concernées à inscrire une opération de restauration de ce site chargé d’histoire. Selon les témoignages des seniors du village, ce refuge n’avait jamais été découvert par l’armée française du temps de la révolution. Il a la forme d’un tunnel, dont l’ouverture est aménagée en forme cheminée, sur laquelle trônent toujours les portraits des six Chouhada Khorsi. La transformation de cette maison en lieu de refuge des éléments de l’ALN s’est faite naturellement, cette dernière étant bien dissimulée. Il faut rappeler que cette petite bourgade a sacrifié 19 de ses meilleurs enfants au champ de bataille. C’est dire que la population a fait preuve d’un engagement infaillible pour le recouvrement de la souveraineté nationale. Ainsi, pour réhabiliter la mémoire de tous ceux qui se sont justement sacrifiés pour libérer le pays, la population locale demande la réfection de la maison Khorsi, un des symboles de l’identité algérienne : «Nous demandons toujours la réhabilitation de cette maison qui est l’un des repères de la guerre de libération. C’est la moindre des choses pour un village ayant payé un lourd tribut à la guerre», s’exprime un citoyen. Le désir d’en faire un musée reste, donc, le souhait des citoyens de la bourgade, qui, pour le moment, font de leur mieux pour préserver ce qu’il en reste. «C’est lieu témoigne d’une période cruciale de l’histoire de l’Algérie, sa réhabilitation s’impose si on veut réellement lutter contre la culture de l’oubli. Les jeunes générations sont en droit de connaître l’histoire de leur pays, ce qui passe par la restauration de ces lieux qui ont joué un rôle prépondérant durant la révolution», ajoute notre interlocuteur.

Lyes Mechouek

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