Exhiber un billet de 2000 dinars entraîne depuis quelques jours de nombreux commentaires de la part des commerçants et de leurs clients qui doutent de son authenticité. Depuis qu’un réseau de faux monnayeurs a été démantelé par la police du côté d’Ouaguenoun, personne ne se hasarde à les empocher sans un brin de suspicion alors qu’à une époque très récente, les commerçants en gardaient le maximum car «ils sont plus faciles à transporter que les petites coupures», disait-on. Ce sont maintenant ces dernières qui sont les plus prisées car moins douteuses. «Je préfère qu’on me donne un billet de cinq cents dinars tout chiffonné et scotché plutôt qu’un billet vert dont l’authenticité est douteuse», nous dit un marchand qui n’en finissait pas d’ausculter les 2000 dinars que lui tendait un client pour payer ses achats. Le trafic de billets de banque revient souvent dans les conversations de ces derniers jours, surtout qu’«un jeune de la région y serait impliqué», nous dit-on. Ce qui est suffisant pour inquiéter ceux qui détiennent de grosses coupures. Les fonctionnaires et autres retraités qui reçoivent leur argent des banques et de la poste se demandent, eux également, si quelques faux billets ne s’étaient pas infiltrés dans les caisses de ces organismes, et si on les leurs auraient remis à leur insu, lors des retraits de leur salaire. Autre sujet d’inquiétude des honnêtes citoyens qui disent que «de faux billets peuvent glisser dans les caisses des organismes étatiques qui reçoivent des fonds de la part des clients qui règlent leurs factures, envoient des mandats et autres». Pour se persuader de ne pas détenir de faux, on se met à les palper ou à effectuer des calculs avec les numéros des billets. Une chose est sûre, peu de gens accepteront d’être payés en ce moment avec des coupures de 2000 dinars.
A. O. T.
