Rareté du lait en sachet

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Le lait en sachet se raréfie de plus en plus ces derniers temps à Larbaâ Nath Irathen. A en croire les commerçants, les causes et les raisons de cette pénurie sont diverses et multiples. Il s’agit tantôt de grèves au niveau de laiteries, tantôt du manque de la fameuse poudre de lait. Quoi qu’il en soit, cette perturbation dans l’approvisionnement de cette denrée de première nécessité exaspère les ménages, lassés devant la récurrence de cette crise. Le plus dur toutefois, c’est trouver le plan B, sachant l’indispensabilité de ce produit notamment pour les enfants, les femmes enceintes et certains malades. Beaucoup n’y vont pas par quatre chemins : ils se rabattent sur le lait de vache et même de chèvre qu’on trouve chez les éleveurs. Il faut dire ces laits sont disponibles en grandes quantités dans les communes de Larbaâ Nath Irathen, Aït Oumalou et Aït Aggouacha. L’offre peut largement couvrir la demande locale, encore faut-il que tous les citoyens en demandent. Ce qui n’est, bien entendu, loin d’être le cas, au vu des prix élevés de ces produits de substitution. À ce propos, un sexagénaire à la retraite qui s’est reconverti en éleveur dira : «J’ai travaillé toute ma vie dans le bâtiment. Des travaux forcés qu’il fallait exécuter à longueur de journée, que ce soit sous une chaleur torride ou sous un froid glacial. Durant cette période, je possédais une vache laitière qui nous donnait régulièrement du lait pour la consommation familiale. A cette époque-là comme je travaillais, c’était mon père qui s’en occupait et se chargeait de la traire. Il faut reconnaître, à juste titre, les efforts concluants des anciennes générations qui ne se contentaient pas seulement de consommer, mais aussi de produire par eux-mêmes leur propre consommation. C’était une époque lointaine où le lait et autres produits de base ne manquaient jamais à la maison. Je vais même aller plus loin ; je crois que c’est grâce à ces produits bio et à l’agriculture vivrière que j’ai préservé ma santé». Et d’ajouter : «Malheureusement en tant qu’éleveur de vaches laitières, je ne peux satisfaire tout le monde, vu le peu de moyens dont je dispose et tous les frais qu’implique mon activité. Beaucoup se plaignent des prix du lait de vache, mais il faut savoir nous déboursons beaucoup aussi.Pour développer cette filière, il faut une vaste prairie pour garantir l’aliment du bétail, sachant les prix vertigineux du foin et autres intrants. C’est d’autant plus regrettable que je vois que beaucoup de prairies privées à l’abandon qui ne demandent qu’à être exploitées».

Youcef Ziad

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