“Nous avons un programme très riche sur Mammeri”

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La Dépêche de Kabylie : Quelle appréciation pouvez-vous faire du déroulement de ce colloque consacré à la vie et à l’œuvre de Mouloud-Mammeri ?Hocine Fellag : Nous avons organisé un colloque international, académique et universitaire. J’espère qu’il est à la hauteur de l’homme de culture qu’est Mammeri. Nous avons voulu montrer l’universalité de l’œuvre de Mouloud-Mammeri pour compléter un peu la soif de savoir de jeunes étudiants, des enseignants chercheurs et des citoyens de la région. Je pense que Mammeri qui est un précurseur de la littérature classique, qui était aussi anthropologue, qui a aussi agi avec ses idées sur la société, a montré que les grandes valeurs, qui sont celles de la générosité et de la tolérance dans la vie scientifique et dans la vie culturelle, sont les meilleures garanties pour faire avancer une société.

Vous êtes chargé de relancer l’animation culturelle et scientifique, un créneau qui a fait défaut ces dernières années dans votre université. Que comptez-vous faire pour parer à ce vide ?L’université de Tizi Ouzou a vécu un certain nombre de perturbations et de difficultés dans son fonctionnement depuis quelques années. Il était difficile de pouvoir réfléchir sérieusement sur la société tant qu’il n’y a pas eu la stabilité qui était nécessaire pour que l’université puisse fonctionner. Quand je dis stabilité, je veux parler des enseignements bien faits, des étudiants qui vont chaque matin à leur travail en trouvant les moyens qu’il faut. Il y avait des priorités très importantes pour, d’abord asseoir définitivement cette stabilité. Je pense que depuis très récemment, la stabilité est retrouvée. Cette année, par exemple, toutes les facultés ont démarré au mois d’octobre. C’est une grande performance pour l’université de Tizi Ouzou. Une université qui arrive à commencer l’année normalement peut réfléchir aussi bien sur elle-même que sur la société.

Quelles sont les autres manifestations culturelles et scientifiques que vous comptez organiser durant l’année ?Nous avons initié déjà quelques actions depuis le début de l’année 2005, à savoir des séminaires sur le partenariat université-entreprises, sur l’éthique et la déontologie dans l’espace universitaire. Nous avons initié des actions de vulgarisation sur d’autres hommes de culture mais aussi, un des volets qui nous intéresse actuellement en plus des colloques spécialisés qui sont prévus par les organisateurs, c’est la demande socio-économique. Nous allons essayer de voir ce qu’il faut faire au niveau de l’université pour que la vie professionnelle de l’étudiant soit réussie et surtout de rapprocher la société du monde socio-économique qui est une des tâches sur lesquelles je travaille actuellement.

Vous avez lancé une revue. Et-ce une priorité ?J’ai trouvé un petit déficit en matière de documents écrits qui puissent vulgariser et donner un plus par rapport à ce que nos étudiants écoutent dans les amphis, je me suis dis qu’il fallait créer une revue modeste. Elle doit être à la portée des étudiants sans trop rester dans le technique et combler le vide sur cette perte de savoir. La revue permet à nos enseignant de mieux vulgariser leurs travaux. Nous l’avons appelée “Campus”. Le mot est bien choisi. Je pense que la revue ne doit pas concerner que l’enseignant mais toute la composante universitaire. Je pense que, si on vulgarise bien les choses dans cette revue, si elle arrive à vivre ou à survivre, cela dépendra des acteurs, elle rendra de petits services même au niveau de la région.

Entretien réalisé parAomar Mohellebi

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