Des chemins muletiers à l’abandon

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Abandonnés depuis des années, de nombreux chemins reliant les villages d’Aïn El-Hammam à des champs ou même à des fontaines sont maintenant infranchissables. Ce sont souvent des chemins de traverse que les habitants ne prennent plus la peine d’emprunter, préférant effectuer des détours par des routes carrossables, plus praticables. Certaines pistes forestières sont, cependant, incontournables même si les terres qu’elles desservent ne sont plus travaillées par leurs propriétaires, résidant loin de la campagne. Certains retraités qui rentrent au bercail ne trouvent plus d’accès vers les oliveraies de leurs parents. Seuls, il leur est difficile, voire impossible, de dégager un passage tant le travail à effectuer est énorme sur des centaines de mètres. Menant à des champs que plus personne ne cultive, ces chemins muletiers sont ravinés et deviennent difficilement praticables. Débordant des champs voisins, des ronces et des herbes folles les ont envahis, peu à peu. Une liaison entre le lieu-dit «Les pères» et la source de «Thimedouine» a été complètement oubliée, au point que les nouvelles générations ignorent jusqu’à son existence. Pour s’en approvisionner en eau fraîche, les habitants de Tamazirt sont contraints d’effectuer un long détour. En contrebas, les propriétaires de champs ne peuvent y accéder, faute de passage. A quelques mètres du pavillon des urgences de l’hôpital de l’ex-Michelet, le sentier menant à la fontaine «d’Imigoul», à quelques centaines de mètres de la RN71, défoncé et en très mauvais état, est devenu inaccessible, faute d’entretien. Pourtant, cette source abondante a été aménagée par les Sœurs blanches qui y avaient construit un réservoir d’où coule une eau fraîche et limpide qui ne demanderait qu’à être acheminée vers les hauteurs de Taourirt ou vers la structure hospitalière. Mais encore faut-il que le chemin y menant soit libéré. Ainsi, depuis que des pistes forestières ont été ouvertes aux automobiles, de nombreux sentiers ont été abandonnés par les agriculteurs qui délaissent les traverses ancestrales au profit des pistes carrossables. Mais il demeure toujours des champs enclavés, auxquels seuls l’âne et les piétons peuvent accéder. Oubliés durant une partie de l’année, ils se réduisent de plus en plus, à cause des éboulis et des ronces. «Aux comités de village qui ont toujours été chargés des réparations des sentiers de les aménager par des actions de volontariat ou en louant les services de jeunes manœuvres qui ne demandent qu’à travailler. Après tout, tous ces sentiers appartiennent au domaine public», pense-t-on.

A. O. T.

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