À l’initiative de l’EPSP de Béjaïa, une campagne de dépistage gratuite des cancers du sein et du col de l’utérus a été lancée, hier, au niveau de la polyclinique d’Oued Ghir au profit des femmes rurales. Une équipe médicale spécialisée a été mobilisée par l’EPSP de Béjaïa pour la réussite de cette opération qui s’inscrit dans le cadre du plan national anti-cancer 2015-2019.
Une campagne de sensibilisation pour un dépistage précoce et la promotion de la culture du dépistage sera aussi menée par l’équipe médicale dépêchée à la polyclinique d’Oued Ghir. L’appel de l’EPSP de Béjaïa a eu un écho retentissant, puisque des dizaines de femmes se sont rendues, hier, au niveau de la polyclinique pour se faire dépister.
«Je suis particulièrement venue pour le frottis. Je veux être rassurée que je suis en bonne santé», dira une jeune femme de la commune d’Oued Ghir. De l’avis des cancérologues, deux raisons principales démotivent les femmes à répondre à l’appel d’un dépistage. Il s’agit de la peur de faire face à la vérité et le tabou. Pourtant, le dépistage précoce, insiste l’équipe médicale à pied d’œuvre hier à la polyclinique d’Oued Ghir, peut sauver des vies.
«Le diagnostic précoce d’un cancer favorise son traitement efficace et augmente les chances de la guérison du patient», a-t-on soutenu. À noter que la wilaya de Béjaïa enregistre annuellement des centaines de cas positifs. Le service oncologie de l’hôpital d’Amizour a recensé, en 2015, plus de 500 cas de cancéreux, avec une prédominance du cancer du sein chez la femme.
Plusieurs associations œuvrant au profit des malades cancéreux, à l’instar de l’association Tudert d’Amizour, ont tiré la sonnette d’alarme pour une prise en charge sérieuse de cette maladie dans la wilaya de Béjaïa. Ses membres multiplient, depuis plus de trois ans, les campagnes de sensibilisation et d’information sur cette maladie, considérée comme la deuxième cause de mortalité en Algérie après les maladies cardio-vasculaires.
Grâce à des dons de généreux bienfaiteurs, cette association a acquis quatre ambulances médicalisées et trois véhicules destinés au transport des malades cancéreux vers les structures de soins locales ou vers les autres wilayas, comme Sétif, Tizi-Ouzou et Alger. Par ailleurs, la population de la wilaya de Béjaïa attend impatiemment la concrétisation du projet du centre anti-cancer (CAC), prévu à Amizour. Bien qu’un appel d’offre national ait été lancé en juillet dernier, malheureusement aucune suite n’a été donnée à ce projet.
«Nous sollicitons l’intervention des autorités de wilaya pour que ce projet voit enfin le jour, car il s’agit d’une urgence», a indiqué un membre actif de l’association Tudert. Selon le bureau d’études chargé de ce projet, le CAC d’Amizour comportera trois principaux blocs dédiés respectivement à l’administration, la radiothérapie et la médecine nucléaire, ainsi que la chirurgie. L’infrastructure du CAC sera également équipée, entre autres, de trois salles opératoires en plus d’une unité de greffe de la moelle osseuse.
B. S.