L'aquaculture comme alternative ?

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«La production halieutique nationale de pêche en mer oscille entre 100 et 120 mille tonnes par an et a tendance à stagner, voire à régresser pendant que le nombre d'habitants augmente de manière constante», souligne Nadir Adouane, directeur de la pêche et des ressources halieutiques de la pêche de la wilaya de Béjaïa.

Au niveau de la wilaya de Béjaïa, précise-t-il, depuis une dizaine d’années, la production de poisson varie entre 2 500 et 3 000 tonnes par an et elle ne peut pas donner plus même si on augmentait la flottille de pêche, parce que le stock de pêche est limité, voire en régression à l’échelle mondiale.

Pour pallier à ce déficit, la FAO (Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) voudrait atteindre, concernant la production de poisson, d’ici à l’horizon 2030, la proportion de 50 % de pêche en mer et 50 % de poisson d’aquaculture pour satisfaire la demande mondiale en poisson.

La solution viendra, donc, de l’aquaculture de mer ou d’eau douce. La consommation nationale actuelle est de 3,5 kilos par an et par habitant, l’OMS (Organisation mondiale de la santé) demande à arriver à 5 kilos par an et par habitant. Ce qui veut dire, explique notre interlocuteur, «qu’il faudra augmenter la production nationale actuelle qui est de 100 à 200 mille tonnes par an. L’Etat va donc encourager et accompagner les investisseurs dans ce domaine sans bien sûr léser la filière de la pêche.

Les sites implantés en mer doivent tenir compte des bonnes pêches, c’est à dire s’interdire les sites herbiers et les posidonies». Chaque wilaya, continue le responsable local de la filière pêche, «doit développer l’aquaculture dans son territoire. Elle doit empoissonner les barrages, les retenues collinaires et les bassins d’irrigation. L’irrigation avec l’eau des bassins empoissonnés est très profitables pour les cultures puisque cette eau est riche en fertilisants bio».

La wilaya de Béjaïa compte déjà une quarantaine de bassins empoissonnés. Parmi eux on peut citer Cap Sigli, Seddouk, Sidi-Aich, Amizour, Aokas et Akfadou. Les espèces en élevages sont les moules et les huitres. Pour 2018, la production commercialisée pour ces deux espèces a été de dix tonnes.

En ce qui concerne les projets d’exploitation, il est prévu, au mois de mars prochain, l’empoissonnement en alevins de loups de mer et de dorades de huit cages flottantes au niveau de Béni K’sila, ainsi que deux autres projets similaires pour un investissement de 30 milliards de centimes. Il est attendu une production de 600 tonnes en loups de mer et dorades par projet au bout de 18 mois.

B Mouhoub.

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