Le FLN haut la main à Bouira

Partager

Le FLN a remporté haut la main les élections sénatoriales à Bouira après un suspens qui aura longuement tourmenté les principaux candidats en lice, à savoir M. Sbaihi du RND et Djawed Boutraa du FLN. Après un dépouillement qui aura tenu en haleine plus d’une heure les différents candidats, le résultat final est tombé en annonçant M. Boutraa officiellement vainqueur avec 419 voix sur les 679 élus de la wilaya. Un revers inédit pour les autres partis politiques en lice, dont le RND et le FFS, qui ont vu leurs électeurs respectifs tourner le dos aux candidats de leurs formations politiques. En premier lieu, le RND où seulement 163 voix lui ont été favorables sur ses 224 élus, soit une défection sans précédant de 61 voix qui ont été exprimées en faveur du candidat du FLN. Même topo au FFS qui, sur ses 68 élus siégeant dans les différentes assemblées communales et de wilaya, a récolté 36 voix au profit de son candidat Kaci Idir. Un revirement de situation qui n’est pas sans s’interroger sur la discipline défaillante au sein de ces partis politiques habituellement obéissant aux consignes. Aussi bien Ahmed Ouyahia en tant que secrétaire général du RND que l’instance nationale du FFS ont failli en choisissant des candidats ne faisant pas consensus au sein de leurs formations. Pour le fédéral du FFS de Bouira, comme pour le coordinateur du RND de cette wilaya, l’échec de cette élection prouve que leurs tâches les dépassent de loin avec de surcroit l’incapacité de réunir leurs propres troupes. L’alliance FFS et TAJ scellée autour du RND lors de l’élection du président de l’APW ne semble être qu’un lointain souvenir pour lequel le mécontentement, jusque-là retenu des élus, vient de faire surface en éclaboussant tel un tsunami les responsables locaux de ces formations politiques. Le RND ne pouvant plus prétendre à la première place comme force politique de la wilaya, c’est donc le FLN qui bénéficie d’une cohésion tacite certes, mais qui ne fait aucun doute sur la suite des événements. Il est fort probable que le SG du RND ne puisse digérer cette défaite d’autant plus qu’à l’approche de l’échéance présidentielle, ses militants risquent, par déception, de ne plus répondre aux instructions émanant de ce parti. Il faut dire que lors de l’élection du P/APW, les élus avaient fait bloc en s’unissant autour du RND et une année après, force est de constater qu’ils s’en mordent déjà les doigts. La question qui se pose au lendemain de cette élection est quel est l’avenir de l’APW de Bouira qui se retrouve lâchée aussi bien par les siens, à savoir les élus du RND, que ses alliés du FFS et du TAJ ? Suite à cette débâcle, il n’est pas impossible que des voix s’élèvent pour exiger le départ de l’actuel P/APW car, selon plusieurs élus rencontrés hier, les différentes formations politiques sont unanimes à désavouer la politique de l’actuel P/APW. D’ailleurs, c’est sur des griefs tels «des dysfonctionnements graves de nature à porter atteinte aux intérêts et à la quiétude du citoyen que nous appréhendons la gestion et le suivi des dossiers par le P/APW qui s’aligne sur la politique de léthargie mise en branle depuis plusieurs mois. Le wali ainsi que le P/AW semblent se complaire dans cette hibernation économique caractérisée dans la wilaya de Bouira et nous estimons qu’il est grand temps que la dynamique économique soit lancée par un P/APW audacieux qui fera face aux décisions du wali sans subterfuge», indiquent des élus sous le couvert de l’anonymat. Désormais, le FLN peut prétendre à un retour sur la scène politique locale, surtout avec l’appui des élus désabusés par une «politique calme et docile pénalisant l’intérêt du citoyen».

Hafidh Bessaoudi

Partager