l Les travailleurs du complexe de détergents de Sour El Ghozlane sont passés hier à l’action en observant un sit-in dans la cour même de la direction générale du groupe ENAD, sise dans la même ville. Cette initiative a été décidée par la section syndicale du complexe, au terme de plusieurs correspondances adressées aux responsables hiérarchiques et soulevant une batterie de revendications qui sont restées néanmoins lettre morte. Avant de rejoindre le siège de la direction générale où le rendez-vous a été donné pour entamer leur action de protestation, les travailleurs avaient arrêté toute activité au niveau du complexe, où seulement un service minimum a été assuré durant la journée d’hier.Les membres de la section syndicale de l’usine avançaient hier un taux d’adhésion à cette action de protestation de 98%. Autrement dit, sur les 730 salariés que compte le complexe de détergents, environ 700 d’entre eux observaient hier un arrêt d’activité. Face aux bureaux des responsables de la DG, hier matin, on comptait quelques 400 personnes formant des groupuscules dans l’enceinte de la direction. Parmi les travailleurs que nous avons pu approcher, certains n’hésitent pas à dénoncer la mauvaise gestion de l’usine et à tirer à boulets rouges sur le P-DG et certains responsables travaillant sous sa coupe. “Notre entreprise va à la dérive. C’est notre gagne-pain qui est en jeu. On en a marre de parler et de dénoncer les passe-droits, les prêts sociaux qui se donnent loin du complexe et au détriment du petit salarié de l’ENAD, et.”, s’insurge un groupe de travailleurs rencontré sur les lieux de la protestation. D’autres protestataires s’interrogent sur les mauvaises conditions de travail dans lesquelles ils exercent et sur leurs indemnités qui n’ont encore été réglées en dépit des correspondances et des doléances tant de fois réitérées. On saura, à cet effet, que la dernière plate-forme de revendications a été adressée à la direction générale en date du 18 février 2006. Mais depuis, les responsables ne daignent toujours pas répondre aux préoccupations des travailleurs. “C’est pour cela qu’on demande le départ pur et simple du P-DG et de son staff administratif”, soulignent de nombreux contestataires rencontrés hier.Notons enfin que dans l’après-midi, une délégation formée de syndicalistes et représentants des travailleurs a été reçue au niveau de la direction générale de l’ENAD où des négociations ont été entamées pour trouver un terrain d’entente. Nous apprenons également que l’activité au niveau du complexe de détergents est à l’arrêt jusqu’à nouvel ordre.
Anis S. et M.B.