Des brigades antivols au marché hebdomadaire de Tala Athmane

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Devant l’ampleur qu’a prise le vol à la sauvette et les autres formes d’agression au marché hebdomadaire de Tala Athmane, les commerçants qui exercent dans ce lieu commercial traditionnel, ont mis en application une mesure inédite pour se protéger contre les voleurs et instaurer un climat de sécurité pour eux, ainsi que pour leurs clients.Un groupe de sécurité et de lutte contre le vol est formé par une vingtaine de jeunes chômeurs, résidant dans des localités limitrophes, à savoir Aït Aïssa Mimoun, Ouaguenoun et Boudjima et dont le rôle est de surveiller le marché. Les commerçants quant à eux devraient contribuer à la rémunération, de cet ordre de sécurité officieux, à raison de 50 DA par commerçant.Il y a quelque semaines, un nombre impressionnant de vols a été enregistré dans ce marché populaire qui se tient chaque vendredi. Les victimes sont de tout âge, mais la plus importante frange ciblée par ces voleurs et braqueurs, est bien sûr celle des personnées âgées. Devant cette menace, le marché commençait à se vider et la plupart des clients se rendaient au marché de Tala Athmane pour éviter le risque de se faire détrousser. Ajouté à cela le fat que les pouvoirs publics sont carrément absents. Devant cette situation, les commerçants ont eu l’idée de “s’autosécuriser”, pour maintenir le bon fonctionnement de ce plus grand marché traditionnel de Tizi Ouzou. Depuis si l’on en croit certains citoyens interrogés à ce sujet, les actes de vol ont totalement disparu. “Il y a eu depuis de très grands changements, les voleurs ont déserté le site et les citoyens circulent en toute sécurité, sans risque d’être agressé ou volé et ce, grâce à la présence de ce groupe de jeunes qui veille soigneusement”, nous dit Amar, un quinquagénaire, habitué de ce marché. Et un autre d’enchaîner : “Vous pouvez circuler avec des liasses de billets entre les mains et personne n’osera vous agresser”, nous dit-il pour qualifier l’efficacité de ce système de sécurité mis en place par les commerçants.Bien évidemment, les résultats sont plus que positifs. Un commerçant qui débourse 50 DA mensuel, verra certainement son chiffre d’affaires augmenter vu que de plus en plus de citoyens se rendent en ce lieu en toute quiétude. Mais il faudra insister sur l’absence des pouvoirs publics, auxquels revient la charge et la responsabilité de sécuriser ce lieu,d’autant plus que tous les commerçants payent le droit de location d’un stand et que cet argent va dans la caisse de la commune de Tizi Ouzou dont dépend le site.En l’absence de l’Etat, les commerçants ont été contraints de recruter et de payer eux-mêmes des groupes de jeunes assurant ordre et sécurité. La question reste posée : où va l’argent de ces contribuables ? L’Etat n’a-t-il pas les moyens de sécuriser le plus grand marché de la wilaya ?

Mourad Hammami

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