Par Sadek Aït Hamouda
C’était le 1er Novembre 1954, il y a de cela 65 piges, où les Algériens ont décidé que leur indépendance devait advenir par les armes. La France coloniale avait envahi l’Algérie par les armes, par l’expropriation, par le bannissement, et elle devait quitter le pays par les mêmes moyens. Les héros de ce temps étaient des enfants du peuple et le peuple les soutenait. Ils devaient occuper les montagnes, les villes et villages et que nul ne trouve la paix avant de l’avoir pour nous même. Le 1er Novembre est une date à retenir dans l’historiographie du «polygone étoilé», pour ce que représente cette date dans la mémoire de ses habitants, et pour la symbolique qu’elle évoque et qu’elle rappelle au commun des mortels.
L’Algérie a souffert, a trimé, a subi des vertes et des pas mures, a été torturée jusqu’à la lie, mais, assurée d’emporter la victoire, elle l’aura au bout de sept ans et demi de guerre sans merci. C’était le pot de terre contre le pot de fer, c’était la 4e armée du monde contre des djounoud qui avaient les armes de leur foi, c’était la faim qui tailladait le ventre, c’était la peur qui angoissait les Algériens, c’étaient les villages qui prenaient feu, les maisons qui s’écroulaient sur leurs habitants, c’était la guerre et ses atrocités.
Mais les Algériens avaient plus d’un tour dans leur musette de fortune, il fallait faire de la révolution un exemple pour les pays colonisés, et inscrire ce combat dans les annales de l’Histoire universelle. Ce qui apportera plus tard l’indépendance, la souveraineté, la liberté, vivre dans la dignité. Quoiqu’il en soit, l’Algérie a obtenu sa décolonisation à la force de son sacrifice. Au bout d’un million et demi de martyrs, «guerre ou cancer du sang, chacun sa mort», écrivait Kateb Yacine. Mais en mourant, les Algériens emportaient l’image du pays, les couleurs de leur drapeau, l’odeur de leurs montagnes avec eux. Ils aimaient cette mort, ils prirent les armes pour vivre ou mourir pour leur patrie. Mourir comme ça c’est vivre et nous nous devons de ne pas oublier leur sacrifice fabuleux.
S. A. H.