Les comités des villages de Maroko et Adila situés sur la RN 68 reliant Tizi Ghenif au Issers, dans la wilaya de Boumerdès, ont bloqué la piste qui mène au dépotoir implanté à quelques centaines de mètres du village agricole. Effectivement, cette décharge publique emprisonne le quotidien des citoyens résidant dans les villages et hameaux environnants. “Nous avons demandé aux autorités de délocaliser cette décharge. Impossible d’ouvrir nos fenêtres, surtout au moment de l’incinération de ces monticules de déchets sde toute nature”, nous dit avec colère un habitant de Maroko rencontré devant les barricades. Avant de laisser la parole à un deuxième intervenant qui ne va pas avec le dos de la cuillère : “C’est un danger perpétuel. D’abord, c’est un danger pour la santé des habitants, notamment, ceux atteints de maladies respiratoires. Ensuite, il ne faut pas oublier que les enfants qui rôdent aux alentours risquent de trouver la mort en tentant d’avaler des médicaments ou des produis alimentaires périmés”.Au fur et à mesure, d’autres personnes sont intervenues pour nous apprendre que cette action c’est-à-dire de refouler tous les camions ou tracteurs transportant les ordures ménagères vers ce lieu, a été l’ultime recours après avoir averti toutes les autorités. “Tout le monde est au courant de ce problème”, fulmine un autre contestataire avant d’exhiber en notre direction plusieurs documents destinés aux concernés : APC, daïra, direction de l’environnement. Pour cet autre intervenant, c’est un problème de longue date. Cela “remonte aux débuts des années 1990”, a-t-il conclu. Pour en savoir plus, nous nous sommes rapprochés du P/APC de Tizi Ghenif. “De mon côté, j’ai initié de multiples démarches. Nous avons même choisi un site pouvant recueillir ce dépotoir. Nous avons voulu le déplacer sur la route menant à Tahachat. Et la subdivision de l’agriculture a refusé prétextant que cela était un danger pour les terres agricoles. J’ai invité les comités des villages concernés pour tenir une réunion à ce sujet le trente mars, mais ils ne se sont pas manifestés. Les portes du dialogue sont toujours ouvertes”, nous a confié M. Chikh Amar, car c’est de lui qu’il s’agit. En tout au deuxième jour de la contestation, l’accès au site était toujours bloqué. ll faudra, peut être, attendre le début de semaine pour savoir plus sur ce problème. Affaire à suivre.
Amar Ouramdane
