Cela fait une année jour pour jour, que le militant de la cause amazighe Salah Boukrif a quitté les siens à l’âge de 50 ans, suite à un arrêt cardiaque. Natif de M’chedallah dans la wilaya de Bouira, Salah a, dès son jeune âge pris conscience du déni identitaire dont a fait l’objet sa culture par le pouvoir en place. Alors, il commença, à l’instar de la plupart de ses camarades, à militer dans la clandestinité à l’effet d’éveiller les consciences de ses concitoyens. En 1980, il fut arrêté et emprisonné dans les geôles du système en compagnie de 23 autres acteurs du Mouvement culturel berbère.De cette incarcération, Salah s’est engagé corps et âme dans la lutte pour l’amazighité et les droits de l’homme. L’infatigable militant qu’il était ne ratera aucun événement et ne ménagera aucun effort pour se distinguer.En 1997, lors de la convergence démocratique à laquelle a appelé le parti du RCD, Salah Boukrif rejoint alors ses anciens compagnons de lutte et se présenta comme candidat à l’Assemblée populaire de la wilaya d’Alger. Ses qualités morales et intellectuelles l’ont propulsé à piloter cette dite liste et devint par la suite vice-président de l’APW de la capitale. Tout au long de son mandat, Boukrif n’a pas coupé le cordon ombilical qui le liait avec sa région.Aucune manifestation ou activité ne s’est tenue sans que l’on remarque sa présence.La nouvelle de sa disparition tombée tel un couperet a plongé non seulement sa région dans la consternation, mais tous les gens qui l’ont connu de près ou de loin et également tous les militants de la cause amazighe. Sa disparition a, certes, laissé un vide pas facile à combler, mais son combat marqué en lettres d’or le laissera vivant pour l’éternité et présent dans les mémoires et l’histoire. Enfin, et pour commémorer le premier anniversaire de sa mort, des activités seront organisées au niveau du centre culturel de M’chedallah et une waâda à la maison familiale à Ath Yebrahim est prévue aussi pour cette circonstance.
M. Smaïl
