Beaucoup de volonté mais très peu de moyens

Partager

Cette amélioration des prestations de services et de la qualité des soins promulgués par le personnel médical, n’est pas étrangère à la nouvelle nomination du directeur au mois de novembre dernier.Situé à la croisée de la RN26 et de la RN05, la structure hospitalière de M’chedallah, l’une des plus anciennes de la région car datant de l’ère coloniale, comprend quatre centres de santé implantés dans les communes d’Aghbalou, Chorfa, Saharidj et Ahnif, et 25 centres de soins. Des centres de santé qui tentent, comme ils le peuvent, de répondre aux multiples doléances des patients qui s’y rendent chaque jour. Il faut savoir qu’entre une salle de soins et un centre de santé, les soins dispensés sont différents. La salle de soins, comme son nom l’indique est un lieu réservé uniquement pour les soins (injections, pansements…) ne nécessitant aucun suivi médical approfondi, tandis que le centre de santé devrait, en théorie, fournir des prestations de services beaucoup plus qualifiées. En théorie, car selon les chiffres émanant du secteur sanitaire de M’chedallah, on apprend qu’il existe seulement un médecin spécialiste pour 36 592 citoyens et un médecin généraliste pour 4 574 habitants. Mais là où le bât blesse réellement, c’est au niveau des soins dentaires où un chirurgien dentiste doit couvrir les besoins de 9 979 habitants avec le plus souvent des fauteuils dentaires en panne et des équipements plus que vétustes. Des statistiques plus qu’effarantes qui, cependant, ne découragent pas la direction du secteur sanitaire de M’chedallah. “Nous ne pouvons que déplorer cet état de fait, mais il faut savoir que notre effectif est réduit… Avec un personnel de 351 employés entre médecins, agents paramédicaux et administratifs, nous ne pouvons pas faire plus. A titre d’exemple, je vous cite la maternité d’Aghbalou qui fonctionne à 90% avec du personnel recruté dans le cadre du filet social”, a déclaré M. Talah, directeur de l’hôpital de M’chedallah, qui regrette d’être restreint dans son budget. “Si je me réfère aux dettes laissées par mon prédécesseur, le budget 2006-2007 sera entièrement englouti par les créances… C’est une véritable gymnastique financière à laquelle nous nous livrons quotidiennement. Certains fournisseurs exigent d’être payés rubis sur ongle, tandis que d’autres sont plus compréhensifs. Les négociations avec nos fournisseurs sont ardues. Cependant, nous ne désespérons pas de voir prochainement le bout du tunnel d’autant plus que la volonté du ministre de la Santé est claire à ce sujet : éponger les dettes justifiées du secteur et une amélioration de la prise en charge du malade”. La structure hospitalière de M’chedallah, qui a connu une extension avec un nouveau bâtiment opérationnel depuis 2001, abrite un bloc de chirurgie ouvert en 2004-2005. La structure a enregistré aussi l’arrivée d’un réanimateur en décembre 2005 et celle d’une gynécologue en février 2006. Ce qui n’est pas pour déplaire aux patients qui viennent de Taourirt mais aussi de Bechloul ou encore de la Crête-Rouge. Si les citoyens viennent d’aussi loin, ce n’est sûrement pas pour rien. Les prestations de services sont d’une qualité exceptionnelle si l’on en croit les dires de ces patients : “L’hygiène, la présence d’une gynécologue et surtout le bouche à oreille m’ont incité à hospitaliser ma femme dans cette structure”, révèle un citoyen de Takerboust qui, auparavant, préférait se rendre dans la wilaya de Béjaïa pour se faire soigner. Notons, enfin, qu’une assiette de terrain a été choisie pour une extension prochaine de cette structure hospitalière, mais l’étude a tardé à être réalisée pour des raisons administratives. L’hôpital de M’chedallah semble se conformer aux instructions du ministère de la Santé et pour peu que les moyens financiers lui soient accordés, cette structure risquerait de rivaliser en matière de compétence et de qualité de soins avec les hôpitaux les plus prestigieux du pays.

Hafidh B.

Partager