Le président de la République est enfin rentré hier matin au pays après un séjour de cinq jours pour raisons médicales.L’annonce a été faite hier par l’agence officielle APS qui n’a cependant pas indiqué la provenance du chef de l’Etat dont le passage parisien avait soulevé une polémique entre l’Algérie et la France. Abdelaziz Bouteflika est parti, pour rappel, mercredi dernier à Paris pour « un contrôle médical » suite à l’opération subie en novembre dernier à l’hôpital militaire du Val-De-Grâce.Ce voyage intervenu quelques jours seulement après les déclarations faites par le chef de l’Etat concernant « le génocide de notre identité » par le colonialisme, a suscité l’ire de certains milieux politiques français, essentiellement de droite, dont les déclarations ont piétiné même les règles de la bienséance politique. Dès la sortie d’hôpital du Président vendredi dernier, des responsables officiels français se sont joints aux extrémistes, à l’image de Philippe Douste-Blazy, ministre des Affaires étrangères, et Jean-Louis Debré, Président de l’Assemblée nationale française, qui ont critiqué les propos du Président Bouteflika. Douste-Blazy est allé même jusqu’à employer l’ironie sur l’hospitalisation du Président algérien, ce qui a suscité la réaction de Abdelaziz Belkhadem, représentant personnel du président de la République, qui a déclaré notamment que « la diplomatie française, qui nous a habitués avec son professionnalisme, est descendue aussi bas ».De son côté, dès son arrivée à Alger, le Président Abdelaziz Bouteflika a adressé un message de remerciement au chef de l’Etat français, Jacques Chirac, pour le remercier de l’accueil qui lui a été réservé dans l’hôpital parisien. « Je voudrais, au terme du bref séjour que j’ai effectué à Paris pour répondre aux prescriptions du suivi médical postopératoire, vous dire combien j’ai été sensible aux témoignages que j’ai reçus de la part de tous ceux qui, en France, sont restés fidèles à la vieille tradition d’hospitalité du peuple français », a notamment écrit Abdelaziz Bouteflika à Jacques Chirac avant d’ajouter : « Puis-je vous demander, monsieur le Président, de bien vouloir être mon interprète auprès du corps médical de l’hôpital du Val-De-Grâce qui a manifesté, de bout en bout, une compétence reconnue et un dévouement exemplaire, qualités éminentes qui, en la circonstance, sont de nature à inspirer le plus bel hommage que l’on puisse rendre à la médecine française ».
Ali Boukhlef
