C’est demain que les travailleurs fêteront leur journée mondiale. Celle-ci intervient cette année, d’un côté, sous un climat de libéralisations tous azimuts, hostile et de l’autre, dans une ambiance « électrique ». Pour certains, cette journée constituera l’occasion d’évaluer les acquis des travailleurs, à l’image de la centrale syndicale. Hier, son secrétaire général, Abdelmadjid Sidi Saïd, en compagnie de son staff s’est déplacé à Ouargla pour célébrer l’événement. Une occasion pour le secrétaire général de cette organisation syndicale de jauger sa popularité au sein de la base, surtout après la vague des protestations ayant « submergé » les cadres de l’UGTA plongés dans un climat conflictuel pour un problème de « leadership ». Sidi Said profitera, inéluctablement, de cette opportunité pour revenir sur ses dernières rencontres avec la chefferie du gouvernement, en prévision de la prochaine Tripartite. Il abordera sans aucun doute la question salariale, qui a soulevé un tollé, ces derniers temps, non seulement dans les rangs des travailleurs mais également au sein des formations politiques. Contacté hier par nos soins Sidi Saïd a souligné que la « feuille de route de l’UGTA est déjà au point ». Il a même indiqué que les travaux des différentes commissions installées lors de la dernière Tripartite de 2005, pour examiner principalement les points relatifs au pacte économique et social et l’article 87 bis lié au SMIG, sont prêtes. Si l’on se réfère à ces déclarations, la Tripartite se tiendra au plus tard le mois d’octobre. Les travailleurs misent beaucoup sur cette rencontre. Ils espèrent faire valoir leurs revendications, notamment celle liée au salaire. Si l’UGTA se lance dans les négociations, les syndicats autonomes, par contre décident de marquer cet événement par des mouvements de protestation, afin de faire connaître leur détresse quant à leur situation socioprofessionnelle. Le mot d’ordre est d’ores et déjà lancé. Une grève nationale est prévue pour le 9 mai. Celle-ci est initiée par l’intersyndicale de la Fonction publique qui regroupe le SNAPAP et d’autres syndicats autonomes, tel le Conseil national des professeurs du secondaire et du technique (CNAPEST). Seront touchés par cette action, le secteur de l’éducation nationale, l’enseignement supérieur, la santé publique, la protection civile, le secteur des finances. D’après Lamdani du CNAPEST « le paquet est mis pour la réussite de la grève du 9 mai ». « Nous irons jusqu’au bout, jusqu’à satisfaction de nos revendications », a-t-il lancé fermement. Ce dernier explique que l’intersyndicale exige la revalorisation du salaire des travailleurs, le droit syndical et également d’être informée et impliquée pour les réformes qui seront introduites dans le secteur de la Fonction publique. Reste, maintenant, a savoir si l’action décrétée par l’intersyndicale de la Fonction publique sera suivie par les travailleurs, sachant déjà que les deux syndicats de la santé, à savoir le syndicat des praticiens de la santé publique (SNPSP) et celui des maîtres-assistants se sont démarqués de ce mouvement.
Wassila Ould Hamouda