l La qualification de la JSK n’a peut-être pas été facile, mais elle aurait finalement pu être obtenue avec plus d’assurance, sans les a priori à chercher ailleurs que là où les choses devaient se passer, c’est à dire sur le terrain. De cette double confrontation, il ressort donc une supériorité marocaine factice que rien n’a confirmé. En valeurs intrinsèques individuelles, en volume collectif et surtout en efficacité, la JSK n’a à aucun moment été dans la peau de l’outsider qu’on lui a trop facilement attribué. En dehors de cette mi-temps algéroise où elle a cafouillé sans doute, elle a livré les matches qu’il fallait à ce niveau. Si la plus grand satisfaction est dans le mental de cette équipe, il fallait aussi des jambes pour lui donner une trajectoire. Le mental et les jambes, ils y étaient. Dans cette deuxième mi-temps de l’aller folle de réalisme comme dans les quatre-vingt minutes de “gestion” du retour. Mettre trois buts en quarante-cinq minutes à une équipe qui commençait à faire douter les plus optimistes et résister aussi intelligemment à Casa, cela impose le respect. A Alger, la JSK ne s’est pas affolée, à Casa elle a affolé son adversaire en lui montrant qu’elle pouvait l’emmener vers le pire. A l’aller elle a emballé le match pendant une mi-temps, au retour elle l’a refroidi tout le temps, sérieusement menaçante parfois, vaillamment solidaire souvent. Pourtant, la JSK a encaissé quand il ne fallait pas, dans les dernières minutes pour redonner espoir à l’adversaire dans les premières pour l’installer dans la certitude. Le mérité n’en sera que plus grand et la victoire plus belle. Dans la foulée du résultat cette épreuve a aussi livré quelques révélations. La hargne de Yacef dont ce n’est pas la première qualité, la lucidité dans la relance de Driouèche dont ce n’est pas la vocation. Même si les velléités de construction de Boudjakdji ont donné quelques frayeurs, elles sont dues à la générosité dans l’effort. Même si la petite santé de Hamlaoui a souvent fait mal à ses partenaires, elle est à chercher bien au-delà de sa valeur réelle. Il reste à discipliner l’abattage de Daoud et rectifier les oublis de Zazou, Jean-Ives Chay doit avoir en tête son plan de repositionnement. Trouver un rôle plus évident à Yacef, confirmer plus nettement Berguiga dans l’axe, et pourquoi pas réunir Mohamed Meftah et Slimane Raho dans des tâches différentes. Cela passe bien sûr par cette stabilité au milieu et ce stabilisateur qu’il attend. L’objectif initial dans cette compétition est certes atteint, mais l’appétit vient en mangeant et ce n’est un secret pour personne qu’on ne gagne pas une coupe d’Afrique avec quatre récupérateurs dans l’entre-jeu. L’après-Raja commence aujourd’hui. Avec d’autres ambitions et forcément d’autres moyens.
Slimane Laouari
