Les énergies renouvelables en débat

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Dans l’optique de vulgariser les notions d’énergies renouvelables, une journée d’études sur ce thème a été organisée, hier, à l’université Mouloud-Mammeri, par la faculté du génie et de la construction.L’idée concoctée par Aomar Ait Aider, maître de conférence dans cette faculté est de faciliter la compréhension de ces concepts aux étudiants et au large public.Dans une intervention intitulée, «Les énergies renouvelables : sommes-nous concernés ?», le conférencier a présenté l’intérêt que présente ces énergies dans l’aspect géopolitique de la concentration des énergies fossiles telles que le pétrole et le gaz. Il dira que le stock des énergies traditionnelles est limité, mais la demande reste grandissante. «Lorsque la demande dépasse l’offre, il y a une instabilité du marché, alors les puissants ont cherché une alternative dans le nucléaire», mais, ajoute-t-il, «il y a beaucoup de risques dans sa production, et dans le réchauffement de la planète aux conséquences dramatiques.» Les énergies renouvelables telles que les énergies solaire, éolienne, hydraulique et géothermique sont propres, non polluantes, et présentent moins de risques, pense l’intervenant. Il y a également la bioénergie, dont le principe consiste à exploiter les résidus de toutes les matières premières d’origine végétale ou animale destinées à des utilisations non alimentaires. Sous le thème, «Présentation solaire thermique», le docteur Abdelkrim Chenak, de l’université de Bouzareah et membre du Centre du développement des énergies renouvelables (CDER), a mis en exergue les principes bioclimatiques, qui selon ses propos «contribuent à diminuer le facteur d’énergie». Et d’enchaîner que le processus d’isolation dans le solaire thermique permet d’économiser l’énergie.Pour appuyer sa thèse, le conférencier s’est appuyé sur une étude comparative effectuée à Ghardaïa sur un studio construit conventionnellement,et un autre construit en prenant en considération les principes bioclimatiques. «Le résultat», dira-t-il «est que la deuxième construction était plus confortable, et l’individu peut s’adapter facilement.» Dans le volet agricole, ce principe a permis d’augmenter la production de 50 %, avec le système des serres chauffées, affirme t-il. «l’Algérie dispose d’une nappe de ressources géothermiques très importante au Sud, dont la température n’excède pas 60%,mais qui n’est pas exploitée», souligne t-il. «La tentative d’alimenter les foyers après rafraîchissement revient très cher», indique t-il encore.De son côté Arezki Harmim, de l’université d’Adrar, a mis au point un cuiseur solaire, capable sans énergie conventionnelle (l’électricité ou gaz) de cuire des légumes des viandes et des aliments. L’inventeur a effectué d’ailleurs une expérience sur place, en cuisinant une tranche de poulet. «En Algérie, cette activité n’est pas encore prise en considération, mais les essais entrepris à Adrar sont fructueux dans les deux périodes, hivernale et estivale.».Les résultats des différents tests exposés à l’insistance sont positifs, «la différence dans les deux périodes, c’est qu’en hiver, la durée du chauffage est plus importante, puisque sa source c’est l’énergie solaire.»En évoquant son prototype, l’orateur croit qu’il peut jouer un rôle primordial dans les foyers situés dans les régions enclavées, d’autant plus que sa réalisation se base sur des moyens rustiques est transportable et ne présentant aucun risque.Membre du CDER et enseignante à l’université de Bouzaréah, Mme Samira Chader a traité le thème ayant trait à la bioénergie, intitulé “Technologies et applications.»Avant de se lancer dans le jargon scientifique, l’intervenante a défini la principale mission de son équipe «Bioénergie et environnement», exerçant au CDER. Elle a comme tâche, dira-t-elle, de développer et d’optimiser les procédés de bioconversion pour les produits d’énergie et la valorisation de la biomasse. Le principe de la bioénergie, explique-t-elle, est d’exploiter les résidus de toutes les matières premières d’origine végétale ou animale. «Une énergie solaire transformée en énergie chimique à l’intérieur de la plante, par la photosynthèse.»Les principaux axes de cette équipe sont la biogaz, la biohydrogène ainsi que la bio-alcool. Après avoir longuement expliqué les trois axes, Chader soutient qu’il est possible d’utiliser la bioénergie comme source d’énergie parce que la matière végétale se renouvelle continuellement par la photosynthèse. «Son incidence sur l’économie locale est très favorable et il est créateur d’emplois», a-t-elle conclue.La journée d’études a été clôturée par une table ronde animée par des maîtres-assistants sous le thème, «Avenir énergétique de l’Algérie. »

M. Ait Frawsen

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