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Naissance d’une association pour la protection de l’histoire et des sites historiques

Une association est née, en début d’après-midi du mardi 29 mars de l’année en cours, après un regroupement d’information et de concertation qui avait démarré en milieu de la matinée du même jour. «Nous voulions que cette association, à la mission noble, soit créée à l’occasion d’une date importante, telle que celle là qui coïncida avec l’anniversaire de l’assassinat des colonels Si Amirouche et Si El Houès. Et aussi, le mois de mars est riche en dates historiques. C’est un mois historique, (les 18, 19 et 29 entre autres)», nous dit Monsieur Boukir Seddik membre de l’ALN, défenseur acharné des acquis révolutionnaires et des sites historiques. Les deux premiers membres sont Boussekine Larbi (président) et Boukir Hamid. Rappelons qu’à l’origine de cette création d’association, une pétition lancée le 31 octobre dernier. Et l’objet de la pétition, «la démolition de l’ex-Caserne d’Akbou». «C’était la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase», disait Boukir Hamid, dans son intervention ce jour-là. «Le passé de la vallée de la Soummam est très riche et remonte à des milliers d’années avant J. C. Les vestiges historiques éparpillés dans cette région sont des témoins de toutes les étapes de l’histoire nationale. Au fil des années, on enregistre l’abandon et la dégradation très avancée de ces vestiges historiques, conséquence de la nature et de l’homme. Parfois, on procède à leur démolition pure et simple dans l’absence, d’une politique claire pour la protection de la mémoire collective des Algériens ainsi que d’une culture historique citoyenne», poursuivra l’orateur. Projets déjà tenus par l’autre intervenant, Larbi Boussekine et qui seront tout aussi partagés par Boukir Seddik et M. Mahfi.«Des 1500 chahids de notre région, la majorité était des jeunes (de 19 à 25 ans). La famille révolutionnaire n’est pas uniquement les fils de chouhadas ou moudjahidines dont les vrais sont pour la majorité morts (il en reste très peu). La famille révolutionnaire n’est pas celle de faux révolutionnaires, c’est le peuple entier, c’est notre jeunesse qui doit, qui va porter le flambeau de son histoire», disait Seddik Boukir qui sera élu président d’honneur de cette association en plus de sa qualité de membre fondateur. En abordant le volet de la démolition des vestiges historiques, Hamid Boukir dira : «La question est «qui a intérêt à assassiner ces témoins de toutes les époques ?» La réponse est claire : «Les coupables d’autrefois qui sont ceux d’aujourd’hui». Selon les 4 intervenants, la pétition contre la démolition des vestiges historiques a atteint une ampleur dépassant les prévisions, atterrissant à l’université puis à l’étranger soulevant indignation et protestation. La caserne d’Akbou a été construite par le maréchal Randon, en 1854 pour en faire un lieu d’emprisonnement et de torture de moudjahidine.Il y a plus d’une décennie, elle fut prise d’assaut par des sans-logis et s’est transformée en bidonville. Classée zone à habitat précaire, elle est démolie dans le cadre de la reconstruction et du relogement.

Taos Yettou

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