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L’Akfadou respire

Après un hiver très rude, le printemps est désormais en place. Alors la nature est à savourer. Cette année, la saison froide a eu sa revanche, puisque les temps de la sécheresse sont déjà aux oubliettes. Après moult entraves climatiques, l’Akfadou respire en fin. Sur ces hauts lieux de jour en jour la nature embellit. Contrairement aux villes du pays où la saison des fleurs se distingue à peine de ses paires, ici «Tafsut» s’accapare le monde pour des semaines. Les Ath Mensour, chacun à sa manière, tentent de savourer les bons moments de la saison douce.Pour les paysans, c’est le temps propice pour cultiver leurs petites parcelles de terrains. Da Moh Laïd, un vieux de 78 ans, est l’un des villageois qui s’adonnent au travail de la terre. Pour lui «l’agriculture est une longue histoire d’amour. Jadis, tous le monde se consacrait à ce noble métier. La vie était très dure, mais les gens savaient comment y faire face. Actuellement, si les vieux ne prennent pas soin des figuiers on n’aura point de figues, même pour les goûter. Les temps ont vraiment changé». Ceux qui sont au comble de leur joie, sont les apiculteurs. Les dernières vagues de froid ont ravagé une grande partie de leurs rûches. Avec l’avènement de la chaleur, ils espèrent que leurs abeilles «rescapées» arrivent à tenir, pour que peut-être, ces petites bêtes seront le point de relance à un si cher investissement. Le printemps est aussi une très bonne halte pour les éleveurs de bétail. Pendant l’enclavement causé par la neige, nombre de bergers se sont trouvés au «chômage forcé». Après plus de deux mois, la saison salvatrice reprend le trône. Certes, le milieu agraire se voit en délivrance, mais tant d’autres secteurs se réjouissent aussi. En effet, nombre de chantiers de construction ont cessé de travailler pendant longtemps. «Depuis que je suis dans ce domaine, c’est-à-dire à partir de 1996, je n’ai pas été contraint de marquer des vacances pendant l’hiver.Cette fois, mes poches sont restées vides à cause du désagrément climatique. Enfin, je peux travailler», déclare un jeune manœuvre de la région.Comme ces belles journées coïncident avec le repos des élèves et de certains travailleurs et fonctionnaires, place aux balades dans les bois. C’est vrai que c’est une occasion pour renouer avec les travaux ruraux, mais aussi l’opportunité pour se reposer et se consacrer à d’autres activités passionnantes à l’instar de la cueillette des asperges. Yazid Sofiane, un jeune peintre du village Ath Amara, profite de ce temps pour faire d’autres beaux tableaux, qui seront un jour pour le grand public, des merveilles à décrypter. En tout cas, l’Akfadou respire. La flore et la faune font même mélodie, dans ces espaces paradisiaques. «Tafsut» s’incarne en une sylphide et sa magie nous emporte loin, très loin.

Mohand Cherif Zirem

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