La cerise refait son apparition

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l Au grand bonheur des enfants mais aussi des fellahs, qui n’ont pas arrêté d’entretenir leurs ceriseraies malgré l’absence de production, les succulentes drupes rouges, encore sur leurs rameaux, captivent déjà le regard avant de titiller agréablement le palais. On les admire, avec une envie non dissimulée mais les propriétaires attendent qu’elles soient bien mûres.Actuellement, les variétés précoces sont déjà arrivées à maturité. Le fruit tant convoité a été absent depuis tellement longtemps, que la production appréciable de cette année est perçue comme un cadeau du ciel. Les producteurs importants pensent déjà aux bénéfices qu’ils pourront en tirer. Ceux qui n’ont que quelques cerisiers auront l’occasion, par une offrande toujours très appréciée, de faire plaisir aux proches et aux amis.Il faut savoir que le cerisier fleurit assez tôt et que ses fleurs sont très sensibles. Une phase très délicate se situe entre l’éclosion de la fleur et la formation du fruit (la nouaison). Pendant cette période, des pluies, d la grêle ou un brouillard persistant provoquent la coulure des fleurs, anéantissant tout espoir de récolte, mais une fois le fruit formé, il est en général insensible au mauvais temps.En attendant, le chapardage prend des allures de razzia. Des bandes quasi-organisées attendent la nuit tombée pour cueillir le fruit qu’ils n’ont pas produit. S’il est de la nature des enfants en tous temps et en tous lieux de barboter quelques fruits dans le verger du voisin, les méthodes employées actuellement hypothèquent même la récolte de centaines de propriétaires légitimement courroucés, et ce ne sont pas toujours des enfants, que ces derniers, indignés, surprennent. Certains d’ailleurs prennent des mesures draconiennes en assurant la surveillance de leurs vergers nuit et jour.Sur les étals, les premières cerises sont proposées au prix dissuasif de 350 DA, qui est tout de même appelé à baisser au fur et à mesure de l’offre.La fête des cerises faisait jadis partie de la culture locale, l’APC serait bien inspirée cette année d’y songer.

Mustapha Amarouche

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