L’enseignement des langues semble être un choix irrévocable pour le ministère de l’Education nationale. Boubekeur Benbouzid, qui répondait jeudi aux questions des députés, a réaffirmé cette option.Le ministre de l’Education, qui était interpellé sur le manque d’enseignants du français en 2ème année primaire, a, en effet, confirmé le choix pris par l’Etat de renforcer l’enseignement des langues “dans tous les compartiments et sur tout le territoire”. Benbouzid, qui reconnaît un déficit en matière d’encadrement, a laissé entendre que son département déploie tous les moyens pour combler le vide. Sur 14 000 enseignats des 2ème et 3ème année, il y a un déficit évalué à seulement 350 professeurs. Cela ne signifie pas grand chose pour le ministre. Au député MSP qui lui disait que la décision a été prise “dans la précipitation”, Benbouzid a répliqué, qu’au contraire, on a “perdu beaucoup de temps”. Autrement dit, la décision d’enseigner le français à partir du primaire devait être prise depuis longtemps. Et cela n’a été effectif que depuis 2003, année du début d’application des recommandations de la commission Benzaghou, chargée de la réforme du système éducatif. Toujours au sujet des langues, Boubekeur Benbouzid a avancé que son département va tout faire pour “promouvoir” l’enseignement de la langue amazighe. Il annoncera, dans la foulée, que deux décrets exécutifs ont été promulgués l’année dernière pour régulariser la situation des enseignants de cette langue, restés sans statut depuis 1995, année de l’introduction de tamazight dans le système éducatif national. Le ministre ne s’est pas arrêté là, puisqu’il fera savoir que 350 postes supplémentaires vont être créés dès la rentrée prochaine. Cependant, Benbouzid a reconnu que le nombre de wilayate où tamazight est enseigné a régréssé de 16 en 1995 à 11 en 2001. Ce recul est jutifié par le ministre par “le manque d’intérêt et que nous ne pouvons obliger personne”. Notons, toutefois, que le nombre d’élèves a progressé de 40 000 à 70 000 durant la même période.
Ali B.