Une plainte contre… les singes

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Il y aura bientôt une année qu’un citoyen du village Tala N Tazert dans la commune d’Iboudraren relevant de la daïra de Béni Yenni, a déposé plainte contre… les singes (voir notre édition du 29 mai 2005) en déposant sa plainte, il nous avait déclaré : “C’est mon dernier recours”. Mais pour ce citoyen et beaucoup d’autres, rien n’a été fait pour essayer de remédier à la situation. Et c’est pour lancer “un cri de détresse que nous venons au journal la Dépêche de Kabylie qui a toujours été à notre écoute”, diront-ils. Seulement, cette fois-ci, Belahcen Ali, n’est pas venu tout seul et ne s’est pas présenté chez nous en tant que simple citoyen, mais en tant que président de l’association qui a été créée le vendredi 21 avril, association qui a pour but la protection des biens et terres des citoyens de la commune d’Iboudraren vu que “l’Etat n’a rien fait pour nous protéger contre les singes”, dira ce citoyen dépité.En effet, trois membres de cette association se sont présentés chez nous pour dénoncer et se plaindre à qui de droit, des dégâts que les singes occasionnent à leurs vergers et plantations, et c’est preuve à l’appui qu’ils sont venus nous voir, Messaoudène Mabrouk, un des membres de ladite association dira d’emblée : “Le singe est un destructeur et le peu de récolte que nous faisons et qui nous fait vivre est détruite. Depuis trois ans, nous ne récoltons presque rien et cela à cause des singes”. Un deuxième membre, Hamida Hamid enchaînera : “Chaque matin, en me rendant au travail, je rencontre des “roupeaux” de singes et c’est la mort dans l’âme que je regarde ce qu’ils détruisent en restant incapable de faire quelque chose. Certes, tout animal a droit à la vie, nous ne sommes pas pour l’extinction et la disparition de cette espèce, mais qui doit protéger ce que nous avons mis des années à réaliser ? C’est toute notre vie qui est en danger, et ceci à cause des singes”.Ainsi, ces fellahs et agriculteurs n’ont pas à qui se plaindre des dégâts que les singes occasionnent à leurs vergers et c’est avec des branches cassées de cerisiers, poiriers, pruniers et autres arbres fruitiers que ces citoyens se sont présentés chez nous pour nous prendre à témoin et mettre ainsi qui de droit au courant du désastre que cause cet “ancêtre” de l’homme.Par ailleurs, le président de cette association qui vient de naître, mais qui n’a pas encore son agrément ajoutera : “L’année dernière, j’ai porté plainte contre les singes auprès de la gendarmerie de Tassaft, nous avons saisi tout le monde, l’ancien wali, la presse, le DSA et même les archs qui nous ont promis de transmettre le dossier au chef du gouvernement ! Faut-il saisir le président de la République pour un problème de singe ?”. C’est la mort dans l’âme que ces fellahs sont repartis en remportant toutes les branches cassées par les singes, les serrant contre leurs poitrines comme si elles étaient leurs enfants. A en croire aussi certains citoyens, il parait que les singes pénètrent maintenant jusque dans les maisons et auraient été trouvés par certains dans leur cuisine. Ainsi tout un travail de longue haleine et de combien d’années se voit détruit en quelques jours par ces animaux, qui certes n’ont rien à manger dans les montagnes. Certes, c’est une espèce protégée mais l’homme qui doit le protéger contre l’animal ?Signalons que selon ses membres, l’association serait composée des citoyens des villages de Ighil Bouamas, Tala N’Tazert, Bouadnan, Ighil N Sedda et Aït Allaoua, ce sont les citoyens de ces villages près de la montagne qui subissent à chaque fois les affres de la nature, donc des singes. Déjà que la nature n’a pas gâté ces montagnards il faut encore que les singes viennent y mettre du leur en détruisant les cultures de ces citoyens. Il est très difficile de rester insensible au cri de détresse lancé par ces paysans, qui voient ainsi le travail de plusieurs années saccagé par ces primates.

M. A. B.

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