Quelle couverture sanitaire ?

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Deux mille habitants répartis sur 26 villages, un centre de soins fonctionnant avec un seul médecin et deux infirmiers en alternance, aucun service pour les urgences, un seul praticien privé, un dentiste et puis…rien. Ce triste constat s’est encore alourdi depuis que les salles de soins, ouvertes dans les quatre plus grands villages de la commune, ne sont plus opérationnelles, au grand dam des habitants de ces contrées déshéritées.Dans cette contrée isolée, on ne survit que grâce à Dieu et ce ne sont guère les vecteurs de maladies qui manquent, si l’on en juge par le nombre effarant de fosses septiques, qui ne répondent à aucune norme d’hygiène et qui sont creusées à proximité de puits et autres points d’eau, des fontaines non entretenues, la promiscuité des habitations à caractère rural, la prolifération des chiens et chats errants, on se demande comment on n’a pas encore battu le record mondial du taux de mortalité.Pour le citoyen atteint d’un malaise quelconque, il a interêt à ce que cela arrive avant 15h 30, pour pouvoir se rendre au centre de soins, sinon le gardien de ce temple l’enverra voir ailleurs, vu qu’après cette heure précise aucun médecin n’est plus de service.En cas d’urgence ou de cas jugé gravissime, on fait appel à la vieille ambulance, qui vous acheminera, si son moteur consent à bien vouloir tourner, vers Akbou ou Sidi Aich situés à plus de 50 km du chef-lieu communal. En cas d’absence de l’ambulancier ou en cas de pannes, très fréquentes, on se rabat sur un taxi clandestin contre quelques centaines de dinars qu’on paiera rubis sur l’ongle.La couverture sanitaire à Béni Maouche est loin d’être parfaite, et cela malgré les pétitions des citoyens dénonçant cet état de fait, ainsi que les différentes requêtes transmises à tous les responsables et tous les articles de presse parus dans différents quotidiens nationaux.La situation est restée au point zéro pour ne pas dire au dessous de zéro, car sa gravité ne peut être perçue que sur place. Un membre du comité de village, qui s’affairait à collecter les dernières signatures sur sa pétition, nous a sollicités pour “adresser une invitation solennelle aux responsables de la santé à venir s’enquérir de la situation et constater de visu notre état déplorable et voir si cela nécessite une intervention ou non et ce ne sera que justice pour plus de 20 000 âmes qui nécessitent un minimum d’égard.”Le comble, c’est que même les médecins généralistes privés ont fuit cette région pour on ne sait quelle raison. Pour avoir droit à des spécialistes, cela relève du domaine de l’utopie.

A. M. A

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