Enfin, le nouvel album que son auteur, Djamel Kaloun, a intitulé “Fusions” est disponible sur le marché dès le début de la semaine dernière. Prévue pour la fin de l’année dernière, la sortie de ce produit a connu un certain retard dû à l’éternel problème des studios d’enregistrement et des maisons d’édition qui ne donnent pas la chance aux artistes en herbe d’extérioriser leur talent.Pourtant, dès la disponibilité dudit album dans les étals, un certain engouement est déjà remarquable tant au niveau de Bouira que de Tizi Ouzou d’où le chanteur est originaire (il est né à Agouni fourou, dans la commune d’Ait Toudert). Il faut dire que la qualité de ses chansons ne peuvent laisser insensibles ceux qui les écoutent. Comme l’appétit vient en mangeant, l’appréciation s’accommode de l’écoute, cela va sans dire qu’à ce propos, écouter Djamel Kaloun est une réelle délectation. Après avoir tenté, en 2003, une expérience largement positive avec un premier produit qu’il avait intitulé “Nostalgie”, Djamel, mu par cette envie de répondre à l’attente des ses fans dont le nombre va grandissant et surtout par ce désir de contribuer à faire de la culture amazighe, via la chanson, autre chose que du simple folklore, est passé à un niveau supérieur en produisant encore mieux. “Fusions” est là pour témoigner du sérieux et surtout du cœur que le fils d’Agouni Fourou a mis à l’ouvrage pour ne pas “se décevoir” et décevoir ses admirateurs La vois mélodieuse ajoutée à la qualité des musiques font que ce nouvel album le propulse d’un cran supplémentaire vers la cour des grands.Sur le plan musical, Djamel est allé au delà des limites de son environnement immédiat, la Kabylie. Mariant à merveille, les styles musicaux, le Kabyle, le marocain, le gnaoui, le sahli, le reggae, le country music et le rap, le chanteur les a agrémentés de paroles, les siennes et celles des paroliers qu’il dit solliciter sans complexe, où la sagesse, la richesse et la force du verbe “zestent” la mélodie pour donner naissance à une œuvre conséquente.La première chanson, Serrht-as ad tecdeh (laissez-là danser), est une des facettes de la chanson typiquement kabye où le rythme vous fait vibrer et vous donne l’envie de “descendre sur scène” pour danser et se défouler.La deuxième, llit llit yidi (Soyez avec moi), s’inspirant de la célèbre chanson de Zerrouki Allaoua (L’haf nettut), est un jumelage des cultures afro-kabyle. Kaloun lance un appel aux jeunes, arrac, pour laisser libre cours à leur envie de chanter, de danser en profitant de cette vie éphémère.Puis, il y a Ameddakeel-iw n zzman (Mon compagnon d’antan), sa troisième chanson, sur fond de musique marocaine, qui est également un message lancé où l’union et le rapprochement entre les peuples en est le thème principal.Talwit, le bonheur, (4ème chanson), est exécutée avec brio. En pensant entendre s’entremêler le targui, la country music et le rap, d’aucuns s’imagineraient une quelconque “ indigestion” musicale. Cependant, la mixture concoctée par Djamel est d’une saveur et d’une fraîcheur qui leur feraient changer d’avis.A yemma, (ô mère !), Ad ruhegh (je pars), tettef tacita (elle tient un rameau), ne dérogent pas à la règle établie par Kaloun Djamel. Toutes aussi agréables à écouter les unes que les autres, elles expriment la force du verbe, le rythme, et la mélodie. Ainsi, l’amour, la paix et la joie de vivre sont les thèmes privilégiés par Djamel.L’excellent mariage de styles introduit dans ce deuxième album vous fait voyager à travers des contrées et vous dit une vérité déjà connue : la musique est universelle. La voix mélodieuse de Djamel a fait le reste.
B. Mechoub
