Dakar, capitale des artistes d’Afrique et de sa diaspora

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La capitale du Sénégal est à partir de vendredi celle des artistes du continent et de sa diaspora à l’occasion de la 7e édition de la biennale de l’art africain contemporain de Dakar (« Dak’Art ») avec des dizaines d’événements en « in » et en « off » prévus sur un mois.Jusqu’au 5 juin, 102 artistes originaires d’une trentaine d’Etats donneront à voir leurs oeuvres durant l' »Exposition internationale » et le « Salon du design », les deux évènements majeurs de la sélection « in » de Dak’Art à laquelle plusieurs pays participent pour la première fois, selon le secrétariat général de la biennale. C’est notamment le cas du Malawi, représenté dans l’Exposition internationale par Bellie Zangewa, de la Guinée-Bissau avec Manuel Barreto, de la Centrafrique avec Ernest Wéangué, ainsi que de la Zambie avec Annie A. Haloba et Victor Mutelekesha. Ils figurent aux côtés d’autres pays habitués de la manifestation dont le Sénégal, qui fournit cette année le plus gros contingent des artistes de l’Exposition internationale (avec 11 sélectionnés) devant la Côte d’Ivoire (8 exposants), la République démocratique du Congo (RDC, 6) et la diaspora (7). Dak’Art 2006 a pour thème général « Afrique: entendus, sous-entendus et malentendus », un choix fait par le commissaire général de Dak’Art, l’Ivoirien Yacouba Konaté, « au regard de la situation actuelle du continent », a expliqué le responsable de la communication de la biennale, Modou Mamoune Faye. L’objectif visé est de « susciter la réflexion notamment autour des conflits, de la situation économique, du racisme, des malentendus », et les oeuvres proposées traiteront pour la plupart de ces questions, a ajouté M. Faye. Dans une présentation, le commissaire général aborde les différents concepts du thème à travers de multiples interrogations allant de l’identité de l’Afrique au développement du continent, en passant par ses systèmes politiques, sa situation économique, ses religions et croyances ainsi que ses relations avec le monde. « Que n’avons-nous pas entendu sur notre compte et que ne disons-nous pas sur nous-mêmes, nos coutumes et nos valeurs? (…) Que sous-entendent la prolifération des nouvelles églises et la montée de fondamentalismes musulmans en Afrique ? Que deviennent les religions dites traditionnelles africaines? », se demande notamment Yacouba Konaté, professeur de philosophie à l’Université d’Abidjan. Outre l’Exposition internationale et le Salon du design, le programme « in » comprend un défilé de mode de la styliste et costumière sénégalaise Oumou Sy, de même qu’une journée d’hommage au poète-président sénégalais Léopold Sédar Senghor, né il y a cent ans à Joal (sud-est de Dakar) et décédé il y a cinq ans à Verson (Normandie, France). Il est également prévu un séminaire sur « les arts numériques » et des rencontres et échanges sur l’art, ses métiers et aspects. Dans le cadre de Dak’Art « off », sont programmés des dizaines d’événements, dont des concerts, sur plusieurs sites dans la capitale et quelques localités de province afin « d’aider le maximum d’artistes à présenter leurs oeuvres aux centaines de participants qui viendront à Dakar », indiquent les organisateurs. Selon ses initiateurs, Dak’Art est « l’unique manifestation d’envergure en Afrique à consacrer exclusivement sa sélection aux artistes vivant sur le continent et en dehors. »

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