La marge bénéficiaire des médicaments sera révisée, a indiqué le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, lors de son intervention, hier, à l’ouverture des journées professionnelles organisées par la revue « Santé + » sur les médicaments génériques. Le premier responsable du secteur a signifié qu’un décret encadrant cette question est en phase de discussion et qu’il sera soumis à débat en Conseil des ministres « très prochainement ». Les trois parties concernées, à savoir les ministères de la Santé, du Travail et du Commerce, vont se réunir afin d’apporter les dernières retouches aux textes du décret. La promulgation de ce dernier entre dans le cadre des réformes introduites dans le secteur de la santé et même dans celui de la sécurité sociale. Il constitue une des mesures prises pour promouvoir les médicaments génériques, dont la consommation reste insuffisante. D’après la secrétaire générale du ministère de la Santé, ayant pris part, elle aussi, à cette rencontre scientifique, le volume de consommation ne dépasse pas les 35%. Ce qui explique la lourde facture inhérente aux importations des médicaments estimée à plus d’un milliard d’euros. « Il est temps », souligne, Tayeb Louh, ministre du Travail et de la Sécurité sociale, « d’inculquer la culture du générique dans les pratiques quotidiennes ». Et les prescripteurs du médicament et les officines sont appelés à adhérer à cette politique et à conjuguer leurs efforts afin de mener au mieux cette opération. La sensibilisation et la mobilisation autour de cette question sont de mise et primordiales, d’après l’orateur qui souligne dans le même contexte : « Nous voulons réduire les coûts tout en assurant les meilleurs soins ». Louh a déploré les lourdes dépenses imputées aux caisses des assurances sociales. En matière de santé, celles-ci ont atteint les 105 milliards DA, pour l’année 2005, dont 47 milliards DA au titre de remboursement des médicaments pour la Caisse nationale d’assurances sociale (CNAS). Afin de rationaliser ces coûts, il a été mis en œuvre depuis le 16 avril dernier un nouveau tarif de référence pour 116 DCI correspondant à plus de 1000 produits. Dans ce même cadre, le premier responsable du secteur a souligné que « la CNAS a pris la décision d’accorder aux officines conventionnées un refinancement de 50% du montant des factures du mois antérieur, conditionné par une vente du médicaments générique à hauteur de 80% ». Le médecin de famille sera également réhabilité, affirme Louh, soulignant qu’une convention avec les praticiens généralistes agrées sera signée en 2007. De leur côté, les médecins et pharmaciens ont profité de cette rencontre afin d’exprimer les difficultés auxquelles ils sont confrontés au quotidien, déplorant le manque de communication. Par ailleurs, étant le leader de la production dans ce genre de médicaments sur le marché local, Saidal s’est vue hier honorée par les organisateurs de la rencontre. Satisfait, Ali Aoun, P-DG dudit groupe, a souligné que dans ce domaine, Saidal est rassurée car, ajoute-t-il, « le tarif de référence aura des incidences positives sur nos produits ».
Wassila Ould Hamouda
