Quel est le rôle des écoles privées de formation, dans la promotion des cadres et de l’économie nationale ? C’est une thématique qui a été hier, au centre du cycle “des lundis de l’économie”, organisé par la Confédération des cadres des finances et de la comptabilité (CCFC). Pour débattre de la question, la Confédération a fait appel aux directeurs des instituts supérieurs privés de formation : Insim Alger, Esg Alger et El Qalam Annaba. L’essentiel des interventions a été axé sur le rôle de la formation dans le développement de l’économie d’un pays, la nécessité d’allouer des ressources financières pour la formation des élites, mais aussi la gestion et la bonne utilisation de l’intelligence. Le docteur Lamiri, directeur général du groupe Insim insistera tout au long de son allocution sur la nécessité pour l’Algérie de disposer d’universités privées, une option aujourd’hui évoqué par les législations, mais ce qui bloque le projet c’est, selon l’orateur, l’absence de cahier des charges. « La condition de réussite du développement de beaucoup de pays est intimement lié au développement d’un réseau d’universités privés, comme c’est le cas en Inde qui a investi 10 milliards USD pour ce projet et qui récoltera ensuite 7 milliards USD à travers le développement d’une industrie du logiciel, parmi les plus rentables au monde », affirmera l’orateur. Il dira également que les pays qui ont réussi, sont ceux qui ont su mobiliser leur intelligence. Le patron de l’Insim préconisera “l’utilisation des ressources disponibles de l’Etat pour promouvoir la création d’universités privées algériennes, une clé au développement, au lieu de dépenser tout l’argent disponible dans les infrastructures”, « qui ne développent pas un pays ». Il affirmera que promouvoir l’émergence d’une élite passe à 90% par la formation. Son voisin de table, Belkacemi, directeur et co-fondateur de l’Ecole supérieure de gestion (ESG), prônera lui, la mise en valeur des ressources humaines, et la promotion d’une élite qu’il considère comme « la locomotive d’un pays ». »L’élément le plus déterminant dans la gestion d’un pays comme d’une entreprise réside dans la capacités à investir dans les compétences et les ressources humaines », soutient-il. Se lançant dans un constat sur la situation de la formation privée en Algérie, le représentant de l’ESG, mentionnera que les écoles privées ne reçoivent aucune subvention de l’Etat contrairement à ce qui se fait ailleurs. « Nous sommes à moitié reconnus », déplore-t-il. La problématique réside, selon lui, dans la manière de créer un environnement favorable à une utilisation rationnelle des ressources humaines. L’orateur reste convaincu que « nous sommes capables de créer de la valeur ». Il dira que la réforme doit se concentrer sur la matière grise et non sur la matière, tout court. Un débat a été alors initié où des questions tournant autour des solutions à trouver pour faire revenir la diaspora algérienne à l’étranger et éviter la fuite des compétences et enfin comment promouvoir une politique de développement de l’intelligence …
Elias Ben