Certes, le bruit fait partie de la vie et ceux qui sont privés de l’ouïe en ressentent douloureusement le manque : le chant des oiseaux comme le bruit de l’eau ou celui des voitures ponctuent notre existence et lui donnent en quelque sorte ses tonalités ! Mais trop de bruit nuit ! Si, en effet, les bruits de la vie quotidienne sont aisément supportables, certains bruits, parce que trop forts, ou alors s’additionnant les uns autres, provoquent des sensations désagréables et peuvent même rendre malades, notamment quand on a les oreilles sensibles. C’est le cas de ces musiques assourdissantes que l’on entend dans les bus et même dans les rues, ou de ses motos pétaradant, notamment quand, la nuit, elles vous tirent brutalement du sommeil. Sans oublier les vibrations des marteaux-piqueurs qui font trembler les murs des maisons et vous vrillent le cerveau ! Les effets physiologiques et cliniques du bruit sont souvent bénins : fatigue auditive, qui, en ralentissant les processus métaboliques, provoque une diminution passagère de l’audition, mais certaines atteintes sont graves et surtout irréversibles : c’est la surdité traumatique qui handicape celui qui en est atteint. S’il est vrai que si la surdité est le résultat d’un traumatisme auditif prolongé, comme il s’en produit dans certains milieux professionnels, il n’est pas exclu que des bruits prolongés causent également des lésions. Il est peut-être temps, en Algérie, de réfléchir à ce phénomène qui, comme la pollution, risque de poser à l’avenir, de graves problèmes de santé publique.
S. Aït Larba
