L’unité Smak, ex-Emac ou Sonipec, spécialisée dans la fabrication d’articles en cuir (cartables, trousses, etc.) a ouvert ses portes. en 1976. Elle était jadis le fleuron de l’industrie algérienne et la fierté de la région, où elle employait 500 travailleurs. Mais avec l’économie de libre marché et la signature du traité de libre circulation des produits et des marchandises avec l’Union européenne, la crise a commencé à se faire sentir et l’usine a connu beaucoup de difficultés, notamment en ce qui concerne la vente et la commercialisation de ses produits. Suite à cette crise aiguë, le nombre des travailleurs a considérablement diminué et il n’est plus que de 162. La marchandise locale ne se vend plus, malgré sa bonne qualité, du fait de l’importation anarchique des produits chinois, d’une qualité médiocre et à des prix très bas. Cela a influé négativement sur la santé financière de l’usine et les travailleurs n’ont pas pu être payés depuis longtemps…Un travailleur qui a préféré garder l’anonymat, nous a révélé “qu’il peut y avoir des solutions pour redresser la situation de l’usine. Imaginez, le ministère de la Solidarité nationale commande chaque année, dans le cadre de la solidarité nationale (1 million) de trousseaux à l’occasion de chaque rentrée scolaire. Hélas, et à chaque fois, les responsables font la sourde oreille et disent qu’il faut passer par le système de soumission”. A signaler que le problème de cette unité de production a été soulevé aux hauts responsables de l’Etat, lesquels à chaque occasion avancent la fameuse phrase : “Economie de marché oblige”. Maintenant, la décision de fermeture de cette infrastructure a été prise sans la participation du partenaire social et il ne reste que quelques jours pour mettre en application cette décision. Les travailleurs, quant à eux, et dans une situation et une position de faiblesse, ne savent plus quoi faire, ni à qui s’adresser… Voilà, après 30 ans de sacrifices, les 162 travailleurs de la SMAK de Kherrata se trouvent à la rue, dans une impasse et livrés à eux-mêmes avec seulement une prise en charge de 24 mois de salaire à leur sortie.Enfin et malgré le taux très élevé de chômage qui sévit dans la région, voilà un autre chiffre qui vient s’ajouter à la triste liste de milliers de chômeurs recensés par la collectivité.
Smaïl Chenouf
