Alertés par leurs collègues exerçant à Béni Ouartilane (Sétif), daïra située à quelques encablures de la commune de Béni Maouche, les enseignants contractuels en fonction au lycée ont entamé une grève mardi passé, en signe de contestation des dernières mesures prises par la tutelle à leur encontre.En effet, ce qui a mis en branle la corporation, c’est l’annonce de la mise en application de la loi 09 du 17 Juillet 2005, qui revoit sensiblement à la baisse les salaires des suppléants.Leurs collègues de Sétif ont été les premiers à réagir en organisant mercredi un sit-in devant la direction de l’éducation. A la faveur de la proximité des deux contrées, la contestation a d’abord gagné Béni Maouche en attendant l’effet boule de neige.Dès l’annonce de la nouvelle, les enseignants touchés par cette mesure ont été dans un abattement total car ils s’estiment leurrés par la tutelle qui d’après eux “a attendu la fin de l’année scolaire pour leur faire prendre une douche froide”.Certes sur les affectations qu’ils ont reçu, il est clairement défini qu’ils sont recrutés en conformité de cette fameuse loi, mais nul n’a cherché à savoir ce qu’elle stipulait.C’est donc à quelques jours du début des examens de fin d’année que cette nouvelle est tombée tel un couperet pour désorienter complètement des enseignants dont la situation est demeurée, des mois durant, peu enviable, du fait qu’ils sont restés sans salaire depuis leur prise de fonction en septembre. Un enseignant, errant dans la cour du lycée dans un état d’abattement visible nous a fait part du caractère inique de cette “loi 9” qui, “non seulement réduit la prime de rendement de 60 % mais elle annule beaucoup d’autres avantages comme la prime de documentation, le congé payé et autres indemnités” Celui-ci trouve vraiment injuste le fait que deux enseignants exerçant le même métier et fournissant les mêmes efforts, soient rémunérés différemment.En attendant l’intervention des syndicats et la réaction des quelque 800 suppléants exerçant sur le territoire de la wilaya de Béjaïa, les contractuels de Béni Maouche continuent à broyer du noir du fait que cette triste nouvelle tombe alors qu’ils exercent déjà dans des conditions difficilement acceptables. Entre deux soupirs, ils arrivent à se demander pourquoi cette politique des deux poids deux mesures ? la réponse tarde à venir…
A. M. A.
