Depuis quelques temps, une forme de littérature un peu particulière puisqu’il s’agit de prospectus islamistes, œuvre d’obscures zélotes, sont distribués, parfois imposés, un peu partout à travers la ville de Béjaïa.Dans les bus, les rues, les commerces. A Tizi, quartier populaire et populeux, un barbu le fait au grand jour, ciblant particulièrement les toutes jeunes filles, harcelées et menacées des feux de la géhenne au cas où elles ne se mettraient pas immédiatement au hidjab. Certains transporteurs poussent le zèle jusqu’à afficher de manière ostentatoire ces pamphlets dont le point commun demeure les menaces que chaque phrase véhicule. L’allusion est claire : les gardiens de la vertu, les squatteurs d’Allah sont bel et bien là, omniprésents et rien, ni personne n’échappent à leur rigorisme anachronique. Quant on disait que la bête immonde, rampante est de retour et qu’il y a péril en la demeure, beaucoup ont répliqué par un haussement d’épaule goguenard…La garde plus que jamais dont rester levée… signe particulier de ces prospectus qui participent plus du charlatanisme (ravageur pourtant) que d’une quelconque œuvre prosélytique, ils viennent tous de Djeddah. Par quelle voie et avec quelles complicités ? Les voies des barbus sont impénétrables.
M. R.