En essayant de remettre les pendules à l’heure et en voulant initier quelques bribes en matière d’organisation pouvant améliorer un tant soit peu la prestation tant convoitée par les usagers, la direction du transport vient de butter sur une réaction pas du tout inattendue car très répandue de nos jours dans notre pays : la grève. `En effet, la remise en cause des modalités de prestations assurées jusqu’ici par les transporteurs publics à l’intérieur de la wilaya, ne semble guère arranger les choses des propriétaires de fourgons assurant particulièrement la desserte Bouira /Ain-Bessem. Pourtant l’administration qui, après avoir certainement étudier les doléances des citoyens concernés, n’a fait que rappeler aux dits transporteurs que l’aire réservée aux véhicules de transport se trouvant au quartier Harkat, à la sortie ouest de la ville de Bouira, n’est en fait qu’un simple arrêt de bus et qu’en aucun cas elle ne peut être utilisée comme une gare routière auxiliaire où il devient autorisé de stationner et d’attendre que leurs véhicules soient bourrés pour actionner le démarreur. Néanmoins, ce rappel à l’ordre considéré telle une sévère instruction émanant des services du transport de la wilaya, à qui revient pourtant la tâche, voire le devoir de veiller au bon fonctionnement de son secteur, n’a fait qu’attiser le courroux des transporteurs. Ces derniers se sont sentis lésés par une telle décision et leur réaction première était d’entrer en grève dans le but d’annuler ce qu’ils qualifient “d’abusif”. Au premier jour de la grève entamée lundi dernier, c’étaient uniquement les transporteurs assurant la liaison Bouira / Ain-Bessem qui avaient observé un débrayage d’une journée. Maintenant ce sont tous les propriétaires de fourgons empruntant la RN18 et assurant dans la même direction le transport vers les villages voisins qui se sont mis de la partie. Conséquences, ces derniers jours, les voyageurs des villes et villages concernés sont en passe de vivre une crise de transport des plus ardues. De nombreux employés, étudiants et autres travailleurs sont conséquemment inscrits aux abonnés absents pour l’unique raison d’être laissés en rade et abandonnés par ceux qui s’occupent à faire la grève pour fructifier leurs intérêts au détriment des citoyens. Ces derniers n’ont par contre aucun moyen de pression et ne sont même plus associés, comme les fois passées d’ailleurs, aux tractations qui se dérouleront entre les deux parties en vue d’apaiser le conflit. Si sous d’autres cieux et même dans certains secteurs de notre pays, la grève et autres actions similaires servent à faire aboutir des doléances légitimes auprès des employeurs ou des pouvoirs publics et faire ainsi pression pour acquérir des droits, chez nous, malencontreusement et dans bien des cas, les protestations, qui n’ont parfois aucune raison d’être, sont devenues monnaie courante et les moyens de le faire se multiplient à souhait. Alors dans ce genre de situation, autrement dit dans le cas où la grève et d’autres formes de protestation sont utilisées pour acquérir non pas un droit mais un passe-droit, il devient clair qu’il n’y a pas à choisir entre les solutions à adapter car il devient plus qu’impératif d’appliquer la loi et que celle-ci soit appliquée dans toute sa rigueur.
Anis S.