La fenaison a toujours constitué une activité pour laquelle l’ensemble des membres de la famille se mobilise pour faucher le foin arriv” à maturité. En zone rurale, et particulièrement dans les endroits accidentés où les machines agricoles ne peuvent accéder, c’est à la force des bras que l’herbe doit être fauchée et pour cela, toute personne valide est “invitée”, pour ne pas dire réquisitionnée par le père de famille qui pense déjà à la période de disette, c’est-à-dire l’hiver quand les bêtes ne pourront plus sortir paître à l’extérieur à cause des intempéries. Il faut souligner qu’en plus du défrichage des terrains en jachère et de la fourniture de nourriture pour les bestiaux, la fenaison évite pas mal de désagréments impromptus. En effet, les risques d’incendies ne sont pas à écarter et le danger demeure en permanence. Personne n’est effectivement à l’abri d’un mégot mal éteint, jeté par mégarde par un automobiliste inconscient, ce qui pourrait donnez aisément naissance – et à tout moment – à un incendie. Si sur les axes routiers telles la RN 5 et la RN 26, les bas-côtés de la chaussée sont plus ou moins régulièrement entretenus ; la RN 15, elle, demeure exposée aux risques d’incendie. De ce fait, et puisque les agents des Ponts et Chaussées ne peuvent défricher l’ensemble des fossés des chemins de wilaya et des routes nationales, ce sont les propriétaires des terrains dits à risque de faire le nécessaire afin de pallier les éventuels brasiers pouvant se déclarer. Déjà, au cours des années précédentes, de multiples interventions des éléments de la Protection civile avaient été recensées pour intervenir dans les propriétés de particuliers et à chaque fois, le même constat était fait, à savoir l’absence d’entretien (débroussaillages) des endroits facilement inflammables. La fenaison est une tâche très pénible, car en plus du réveil aux aurores pour être présent dans les champs à peine le jour levé, il faut demeurer vigilant en permanence : les morsures et piqûres de serpents et scorpions qui prolifèrent à pareille période de l’année sont à craindre. Le tout est accompagné de risque d’insolation. Maintenant que les foins sont en cours d’être fauchés, les paysans espèrent que leur récolte sera sauvée de la moisissure, car les fréquents orages de ces derniers jours, demeurent une contrainte de plus pour éviter que le foin laissé dans les champs ne s’imbibe d’eau, chose qui le rendrait impropre à l’engraissement du bétail.
B. B.