La particularité de l’affaire de vol qualifié, de constitution de bande de malfaiteurs et de recèl d’objets volés que le tribunal criminel de Béjaïa a eu à examiner hier que deux des cinq accusés, S. F. et T. A. sont déjà condamnés dans une précédente affaire d’homicide volontaire avec préméditation et guet-apens traité le 11 du mois dernier. Pour rappel, il s’agissait de l’affaire où les accusés avant d’en finir avec leur victime, l’ont introduite dans une grotte avant d’y mettre le feu pour soi-disant faire sortir les porcs-épics. A quoi cela rime. Pourrait se demander plus d’un ? D’être condamné à la peine de réclusion criminelle à perpétuité, plus 20 ans ! Maître Benouaret explique que les 20 ans ne seront pas exécuté puisque le condamné restera en prison jusqu’à la fin de ses jours. Mais en cas de grâce pour une raison ou une autre la peine à perpétuité reste telle quelle, la grâce ne pourrait intervenir que sur les 20 ans. L’avocat va plus loin en affirmant qu’un accusé peut même écoper de deux perpétuités s’il a subi deux procès séparés pour deux crimes séparés. L’affaire d’hier des cinq accusés dont deux membres, S. I. et A. Y. ne sont pas impliqués dans l’affaire de meurtre jugée le 11/04/06. Les 3 autres S. F. et T. A. ont été condamnés à perpétuité alors que B. K. a été acquitté. Selon le procureur général le meurtre du 24/11/2004 commis sur la personne de A. R., pour lequel S. F. et T. N. écopent chacun de la peine de prison à perpétuité, a eu lieu par le fait que les différents membres de la bande n’arrivaient pas à s’entendre sur le partage des objets qu’ils avaient volés.Les faits qui remontent au mois de novembre 2004 ne concernent pas un seul vol, mais une série de cambriolages commis dans la région d’Aït R’zine, à la faveur de la nuit, le plus souvent dans les maisons des émigrés que les différents membres de la bande savaient inoccupées. Dans le cas des objets volés apportés au tribunal en tant que pièces à conviction, on pouvait voir une TV couleur, deux ventilateurs, une vidéo, un poste radio, un petit réchaud de camping et divers autres objets.Appelés un à un à la barre, les accusés hormis S. F., qui reconnaît avoir volé et stocké le butin dans la maison vide de sa tante et B. K. qui déclare avoir transporté dans sa voiture les divers objets à Taourirt Ouabla, les autres nient pratiquement en bloc les faits pour lesquels ils sont accusés.Dans son intervention, la partie civile a mis en exergue la terreur semée par les accusés au sein de la population, surtout insiste-t-elle qu’à l’époque la région n’était pas stable du fait du terrorisme et des autres événements qui ont troublé la région.Quant à l’accusation après s’être longuement étalée sur les détails et établi la relation entre le présent procès et celui du 11/04/2006 elle a requis 20 ans de prison pour S. F., T. A. et B. K. et 3 ans pour les autres accusés S. I. et A. Y.En ce qui concerne la défense assurée par six avocats, un par accusé sauf B. K. qui en a deux, elle n’a fait pratiquement qu’appuyer les accusés dans leurs déclarations.
B. Mouhoub