Issue du dernier découpage administratif de 1984, la commune de Taghzout, implantée à 06km au nord-est du chef-lieu de la wilaya de Bouira, compte aujourd’hui, selon les dernières statistiques, 13600 habitants sans compter les non-résidents répartis en 12 villages et hameaux qui demeurent à l’instar de toutes les bourgades de la wilaya de Bouira, des bourgs enclavés. En effet, le visiteur non averti constatera l’état lamentable dans lequel sont plongés les habitants de ces villages. En fait, lors de notre déplacement, nous avons remarqué que le chemin communal reliant le chef-lieu communal à la RN 33 est en dégradation avancée en quelques endroits. “Le chef-lieu regroupe des centaines de logements en chantiers qui sont en cours de d’achèvement, une agence postale et une infrastructure baptisée centre culturel mais vide en matière d’équipements”, selon les propos de quelques jeunes et confirmés par le SG de la commune. De nombreux citoyens que nous avons interrogé déclarent “Il faut se rendre aux villages pour découvrir la réalité amère dans laquelle baignent les montagnards”. Il est utile de noter que cette situation est illustrée ailleurs dans les communes rurales de la wilaya de Bouira où on enregistre le manque d’infrastructures culturelles et sportives. Les jeunes de Taghzout sont livrés à eux-mêmes. Communément, ce sont les cafeterias qui accueillent cette masse juvénile, laquelle passe des heures à faire des parties de dominos en attendant des jours meilleurs. D’autre part, la commune a réalisé quelques projets de désenclavement que ce soit en réseau d’alimentation en eau potable ou à l’ouverture des pistes. Il est utile de rappeler que la commune de Taghzout est l’une des régions où la répression intégriste a fait des ravages.
Le chômage : la seule occupation des jeunesComme partout ailleurs, les jeunes de Taghzout n’ont q’un seul choix, celui de déserter leurs hameaux vers d’autres cieux plus cléments que ce soit dans la ville de Bouira ou dans d’autres grandes villes du Centre du pays pour “chiner” un emploi. Un exemple, Slimane, un technicien en informatique, nous raconte “A Alger, je travaille dans un chantier du Bâtiment, et je vous assure que la majorité sont tous issus des communes rurales de la Kabylie”. D’autres comme Slimane rêvent de quitter le bled. “Le jour où j’obtiendrais le visa, ça sera la fête”, enchaîne un autre jeune”.L’élevage et l’olivier : les seules ressources des habitantsIncontestablement, l’olivier est la seule culture qui fait le bonheur des habitants de Taghzout. Cependant, cette oléicuture est aujourd’hui en voie d’être abandonnée. A noter que les oliveraies dans la commune de Taghzout nous renseignent sur le fait que cette culture n’est pas prise en charge, et cela par la mise en terre des nouveaux plants. Cependant cela n’empêché les villageois de continuer à préserver leur culture qui demeure pour eux le seul héritage. Ajoutons à cela que la nouvelle génération préfère d’autres activités. Avec l’olivier, l’élevage du bétail s’ajoute aux autres ressources des habitants de Taghzout.
L’alimentation en eau potable : vers la fin de la criseTaghzout demeure une commune riche en matière de sources d’eau, notamment celles implantées au village Ighzer Brahem. Avec un pourcentage de 60%, les autorités locales de ladite commune ont eu à réaliser l’alimentation de la majorité des villages en matière d’eau potable.De ce fait, le secrétaire général de la commune de Taghzout nous déclare “Nous avons 16 réservoirs d’eau dans notre commune et un forage de 500 m3”. En bref, la commune de Taghzout, avec les réalisations effectuées sur le terrain, est en quête de développement. Mais les villageois exigent en plus, une prise en charge en matière de revêtement des pistes et la dotation des infrastructures culturelles et sportives, à l’avenir.
A. Fedjikhi