21e vendredi de marche à Tizi Ouzou

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Malgré un soleil de plomb et une chaleur écrasante qui a sévi au niveau de la ville des genêts, la population n’a pas dérogé à la règle en venant par dizaines de milliers battre le pavé.

Hier, il a été surtout question d’exiger la libération des détenus d’opinion. En effet, des dizaines de milliers de citoyens, de tous les âges et de toutes les catégories sociales, se sont donné rendez-vous comme depuis le début de la révolution populaire du 22 février, au niveau du portail principal de l’université Mouloud Mammeri de Tizi ouzou (Hasnaoua), dès le milieu de la journée. Vers quatorze heures, la marche s’est ébranlée, remontant la route du stade du 1er Novembre vers la place de la bougie à l’autre bout de la ville de Tizi Ouzou, en passant par la rue Lamali et l’axe principal longeant le chef-lieu de wilaya.

Cette fois-ci, les manifestants ont surtout insisté sur la libération des détenus d’opinion et politique. Les banderoles brandies portaient essentiellement sur la liberté inconditionnelle et immédiate des prisonniers politiques. «Halte aux arrestations arbitraires», «Libérez la justice, la plus belle lumière du monde», «Libérez les détenus, libérez Lakhdar Bourgaa et tous les autres» ou encore «Non à la justice aux ordres» étaient des slogans repris et scandés par la foule.

D’autres marcheurs, s’adressant spécifiquement au général du corps d’armée, n’ont pas manqué de lui lancer des messages lui rappelant la primauté du politique sur le militaire. Ils brandissaient des pancartes sur lesquelles ont pouvait lire : «Oui à un État civil, non à un État militaire et non à un État islamique», «Pour un État libre et démocratique», «Oui à une période de transition» ou encore «Le pouvoir à ceux qui ont le savoir».

Soulevant le vide constitutionnel actuel, les manifestants ont voulu adresser plusieurs messages aux tenants du pouvoir : «Gouverneurs, vous êtes hors Constitution, dégagez», «La révolution continuera jusqu’à la libération de l’Algérie des mains du pouvoir en place depuis 1962» et enfin «L’Algérie ne sera plus un terrain de chasse pour les Émiratis».

À signaler que des membres des familles des détenus ont participé à la marche d’hier, réclamant la libération de leurs enfants. Il est également à noter que les habitants de Tizi ouzou n’ont pas failli à leur générosité, offrant des bouteilles d’eau aux marcheurs tout le long du trajet. Des tuyaux d’eau ont également été sortis sur les trottoirs, pour permettre aux manifestants de se rafraîchir.

Signalons aussi que des dizaines de drapeaux amazighs ont été brandis par les marcheurs tout comme l’emblème national, sans qu’aucune confiscation ne soit signalée. Vers la fin de l’après-midi, les marcheurs se sont dispersés dans le calme et aucun incident ne fut enregistré.

Hocine T.

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