Comment soigner le secteur de la Santé ?

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L’hôpital trouve des difficultés énormes à trouver ses marques dans cet environnement d’économie de marché et dans ses mécanisme nouveaux. Les termes de l’échange sont devenus très préjudiciables à la stabilité et la pérennité du système de santé. Les budgets alloués aux hôpitaux ont montré leurs limites, face à des coûts exorbitants engendrés à la fois par une forte demande de soins et par la liberté des prix des différents fournisseurs de services et de biens des autres secteurs. Le poids de l’endettement causé par cette situation a fini par asphyxier les hôpitaux se répercutant sur leur fonctionnement (vaccins et consommables, approvisionnement en médicaments, maintenance des équipements, paiement des indemnités du personnel etc.) L’insatisfaction est générale. D’abord des malades qui me comprennent pas, ou mal le fait de ne pas trouver un minimum de soins acceptables (absences de médicaments, d’urgence, pannes des appareils médicaux), ensuite des professionnels de santé de plus en plus démotivés par des conditions de travail ingrates et un pouvoir d’achat qui s’amenuise au fil du temps, des gestionnaires enfin qui n’ont plus qu’une faible marge de manœuvres pour remettre à flot leurs établissements. La situation a atteint un seuil critique depuis l’an 2000, où certains établissements sous-tutelle de la santé sont arrivés en cessation de paiement, appelant à une intervention urgente et efficace des pouvoirs publics. Notre système de soins qui demeure toujours en état de choc, malgré sa mise sur rail, l’aidera tant bien que mal, grâce à une injection financière conséquente à passer ce cap difficile de transition économique. En effet, selon des sources dignes de foi, la loi de finances pour 2007 permettra aux hôpitaux d’éponger leurs dettes progressivement à partir du mois de mars de la même année, sous certaines conditionnalités. La gestion des établissements de soins obéira, à l’avenir, à une contractualisation entre les hôpitaux et le bailleur de fonds, la CNAS. Cette opération qui sera mise en chantier est déjà éprouvée dans quelques hôpitaux-pilotes, mais n’a malheureusement pas pu être généralisée en raison d’un système d’information défaillant. La mise en place d’un système d’information sanitaire (SIS) complètement informatisé et automatisé mettant en réseau les établissements hospitaliers par le biais de différents logiciels d’exploitation (logiciels du bureau des entrées, de gestion du matériel, des médicaments), butte contre certaines contraintes d’ordre matériel et organisationnel. L’objectif de la mise en place d’un système de santé puissant et fiable est de permettre d’atteindre des critères plus rationnels d’affectation des ressources budgétaires aux hôpitaux. La rationalisation budgétaire est devenue un concept incontournable dans la gestion moderne des établissements hospitaliers.Ce grand chantier d’instauration de soins, devenu indispensable pour une gestion scientifique et transparente du système de soins, voit ses délais de réalisation à chaque fois prolongés, à l’instar d’autres grands chantiers des réformes sanitaires à l’ordre du jour, au niveau mondial. Pourtant, un travail colossal a été fourni par plusieurs comités créés à cet effet, puis abandonnés puis relancés à nouveau, tels les comités médicaux nationaux, les conseils régionaux de santé, pour concrétiser les différents axes stratégiques de la politique sanitaire, à savoir “décentralisation, “régionalisation”, “budgétisation des programmes de prévention”… dont les conclusions et les recommandations n’ont pas eu de suite. Ces groupes d’experts, de spécialistes et de sommités médicales nationales se sont mobilisés et ont produit un travail inlassable et bénévole à l’intérieur de ces comités. Tous ces comités, que sont-ils devenus aujourd’hui, après avoir été créés dans les années 90, pour donner forme à notre système de santé ? Une force d’inertie venue d’on ne sait où a toujours veillé à laisser notre système de santé dans l’opacité, un système de santé informe, comme l’a qualifié récemment un éminent professeur en chirurgie au CHU de Tizi Ouzou.

S. K. S.

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