Les enfants comme ultime prétexte

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L’image serait presque parfaite si nous étions en train de réaliser un reportage sur la photo, malheureusement ce genre de portraits reflète la vie quotidienne d’un bambin mendiant avec sa mère, nonobstant son jeune âge. La wilaya de Bouira n’est pas épargnée par ce phénomène vu que l’on retrouve ce genre de calamités à chaque coin de la ville. En observant les nombreuses scènes de mendicité aussi bien au chef-lieu que dans les communes les plus reculées de la wilaya, les citoyens s’interrogent sur les raisons qui poussent des mendiantes à exhiber un enfant en bas âge comme moyen d’engranger un maximum d’argent dans la journée. Au détriment de leur santé, le froid en hiver, la poussière et la chaleur en été, les jeunes gosses servent uniquement d’alibi à des personnes peu scrupuleuses, interessées uniquement par l’appât du gain facile. En effet, quel est l’être insensible et indifférent qui pourrait passer sans réagir devant les pauvres hères en guenilles et de surcroît suppliant du regard les passants ? Le tout souvent argumentés par des ordonnances où des inhalateurs pour asthmatiques. D’autres enfants plus âgés et plus téméraires n’hésitent pas à poursuivre les passants afin de leur arracher quelques piécettes. Ceci dit, ils peuvent se contenter de quelques miettes d’ailleurs, on les aperçoit souvent fouillant dans les poubelles ou faire du porte-à-porte pour demander l’aumône, tout en espérant qu’une âme charitable croise leur regard abattu et attendrissant tout à la fois. Cette activité exercée par les gosses inquiète particulièrement la société et l’on s’interroge, à juste titre sur les conséquences de cette mendicité juvénile, qui peut engendrer par la suite la désertion des bancs des écoles faute de moyens et de temps. C’est ainsi que le gamin trace systématiquement sa voie, petit à petit dans la délinquance, et là encore personne malheureusement ne peut, ni ne veut endosser la responsabilité de cet état de faits. “Les répercussions de ce phénomène se feront ressentir dans le futur, si l’Etat n’intervient pas pour mettre un terme à cette misère” dira une mendiante dont l’enfant est à moitié endormie avant d’ajouter que c’est sa gamine qui suscite la curiosité et la charité des passants. “Je n’ai personne à qui confier ma fille et je suis sans ressources…cette enfant est tout ce qui me reste dans la vie je dois subvenir à ses besoins” dira la mendiante qui a carrément élue domicile dans ce coin. Un coin bien situé, comprenant par là que l’endroit connaît un incessant va et vient des passants et donc une bonne recette en fin de journée. Les enfants qui servent d’alibi pour mendier, il en existe des dizaines à Bouira, et même si les services de la direction de l’aide sociale sont souvent sollicités pour remédier à ce phénomène, d’autres personnes étrangères à la wilaya viennent quotidiennement pour y pratiquer la mendicité. Comment éradiquer ou du moins limiter ce fléau ? Seules les autorités peuvent agir pour sévir et éviter que des enfants ne soient inutilement exposés au aléas de la rue pour des buts purement mercantiles.

Lynda. O. A

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