Initiée par la direction des affaires religieuses de la wilaya de Tizi Ouzou, la caravane scientifique et culturelle qui sillonne depuis déjà quelques temps les daïras de la Kabylie, a au cours de ce week-end fait une halte à Tizi-Gheniff, plus précisément au lycée d’enseignement polyvalent. En effet, durant toute la journée de ce jeudi, des centaines de visiteurs ont emprunté le trajet menant du centre de l’agglomération à cet établissement scolaire, qui s’était paré pour l’occasion de ses plus beaux atours. Au demeurant, outre la parfaite organisation de cette manifestation, qui a vu la mobilisation non seulement des autorités locales des communes de Tizi-Gheniff et M’kira mais aussi celle de toutes les associations à caractères culturels et socials ainsi que des comités de villages alors que les lycées Ouarzeddine-Achour et le LEP s’en sont tirés avec brio en déployant toute la logistique à la mesure de l’évènement, qui a coïncidé avec la célébration de la Journée internationale de l’enfant. Par ailleurs, si l’exposition dans une grande surface et dont le thème concerne les fléaux sociaux en général comme le sida, le tabagisme, l’alcoolisme, la toxicomanie et le suicide sont des sujets auxquels toute la société civile de cette partie de la Kabylie fait face en se mobilisant, n’a pas vraiment émerveillé les nombreux visiteurs, il n’en est pas de même de la conférence qui s’est tenue dans l’après-midi, où toutes les interventions des différents orateurs ont été attentivement suivies. Ainsi, s’exprimant aisément dans un kabyle qui soulèverait la jalousie, tels ces orateurs de la Grèce antique, M. Said Maoual, directeur de la Formation au ministère des Affaires religieuses, connu pour être souvent l’invité des émissions de télévision a subjugué l’assistance par, non seulement son verbe mais également par les menus détails qu’il n’a cessé de donner en faisant le parallèle entre ce qui est écrit dans le Coran et le comportement dans la vie de l’individu qui doit être sain de corps et d’esprit. “Nous aurions souhaité la présence des personnes visées par ce genre de manifestations ce qui est bien sûr impossible, mais le vrai travail qui est celui de proximité nous concerne en tant que responsables d’associations, représentants de la société civile et c’est à nous qu’échoit de mener cette sensibilisation en nous rapprochant des personnes touchées”, nous confie un membre d’une association de M’Kira qui ajoutera fièrement que leur association a été la première à organiser une exposition et une conférence avec El Hadj Abdeslam Chérifi sur le sida en…1989. Pour M.A. Slimane de Tizi-Gheniff, membre d’une association de jeunes, leur problème demeure toujours celui des suicides se manifestant comme un séisme, n’importe quant, n’importe où et pouvant atteindre n’importe qui.“Voilà maintenant une vingtaine d’années que ce phénomène a fait son apparition chez nous et chaque année, nous enregistrons au moins quatre cas sans qu’aucune enquête ou un travail de recherche ne soient menés, pour ne serait-ce qu’en cerner les causes”, terminera notre interlocuteur.
E. N. K
