“L’avenir de la PME dans la région dépend de la région elle-même”

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La Dépêche de Kabylie : Quel est l’état des lieux de la PME dans la wilaya de Tizi Ouzou ? ll Bachir Bara : Actuellement nous avons recensé plus de 8 000 entre moyennes et petites entreprises, et c’est un chiffre très important par rapport à beaucoup de wilayas. Tizi Ouzou est classée de ce fait parmi les quatre premières wilayas, qui ont le plus d’entreprises créées, depuis la mise en application des différents dispositifs de l’Etat. Dans les deux créneaux, artisanal ou PME, notre wilaya est considérée comme un pôle artisanal très important à l’échelle nationale.L’avantage d’une PME est celui d’avoir un aspect élastique, puisque sa durée de vie n’est pas déterminée ou limitée, et son propriétaire peut changer quand il le veut le statut de son entreprise, la domiciliation ou même son registre du commerce. La PME a actuellement son propre département ministériel, et ce, depuis la fin 2004. En quoi consiste le rôle de votre direction localement ?ll Tout d’abord, notre direction est une représentation du ministère, elle a été créée en 2004, elle exécute le programme qui lui est soumis dans le volet de l’artisanat et de la PME.L’objectif principal est de fournir, d’abord à la tutelle l’information économique locale, en recensant les potentialités susceptibles d’être exploitées, et de faire l’impact de ce programme et ses résultats au niveau local.Nos missions sont d’encourager, d’accompagner et de faciliter la tâche à tous ceux qui veulent créer des entreprises, notamment dans le volet artisanal. Vous évoquez l’axe de facilitation dans votre programme, pourriez-vous être plus explicite ?ll En effet, dans ce chapitre il y a deux volets, celui ayant trait à la pépinière d’entreprises, qui est une véritable aubaine pour les jeunes promoteurs, et le centre de facilitation. S’agissant de la pépinière d’entreprises, nous sommes toujours en quête de locaux ou de terrains pour réaliser ce projet prometteur.Quant au centre de facilitation, il va être mis en place incessamment. Ce dispositif est destiné aux jeunes qui ont déjà créé des entreprises, mais qui sont en difficulté.Il s’érigera comme un véritable interlocuteur entre ces jeunes et les organismes qui s’impliquent dans le développement. Justement, les jeunes parlent de blocages pour la création d’entreprises, quelle est votre appréciation ?ll Pour le moment, il y a des dispositifs de création d’entreprises, telles que l’ANSEJ, le micro-crédits…etc. Ils ont fait un parcours appréciable et peuvent de ce fait faire un bilan. En ce qui nous concerne, nous sommes une administration nouvellement installée, nous ne pouvons nous prononcer ou émettre des jugements.Je pense, toutefois, que les difficultés que rencontrent les jeunes entreprises sont connues de tous : c’est le foncier et le «financier».

Quel est l’avenir de la PME dans la wilaya de Tizi Ouzou ?ll L’avenir de la PME dans la région dépend de la région elle-même. Si la région veut le développement, la PME connaîtra un véritable essor, dans le cas contraire, alors on est dans un autre type de débat.Depuis mon installation, j’ai constaté qu’il n’y a pas d’organisation économique. Il n’y a pas d’espaces où les opérateurs puissent échanger leurs points de vue.Comparativement aux autres wilayas, nous sommes en retard.Il se peut que le climat d’instabilité y soit pour quelque chose, sinon la région peut se développer à travers les PME, vu sa position géographique à une heure de la capitale) et la richesse, de son patrimoine côtier et montagneux.A Tizi Ouzou, il y a des créneaux à explorer et à exploiter, à l’instar du tourisme, de l’artisanat et de l’agriculture de montagne qu’on peut aisément développer.

Propos recueillis par M. Aït Frawsen

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