Depuis la déprogrammation de plusieurs rencontres comptant pour la dix-huitième journée en raison du non payement de la troisième tranche des frais d’engagement, beaucoup d’encre a coulé sous les ponts. Boycott de 23 clubs, assemblée générale en présence des responsables de la fédération et de la ligue régionale, plusieurs réunions des clubs contestataires, audiences accordées successivement à la ligue et au représentant des clubs par le premier responsable de la plus haute instance du football national, sont autant d’actions entreprises. Mais tout cela n’a pas permis pour autant de sortir d’un conflit qui tend à perdurer. La première instance du football national, par le biais de son président, avait pourtant tranché, bien qu’avec beaucoup de retard, dans un fax transmis à la ligue où elle confortait d’abord cette dernière dans les décisions qu’elle avait prises initialement et demandant ensuite le report de la dix-neuvième journée à une date ultérieure pour permettre aux clubs de rassembler leurs troupes. Dans le même document, la fédération a insisté sur l’application stricte des règlements généraux. La Ligue a dès lors mis en application les décisions de son instance, à savoir le report de la 19ème journée tout en maintenant toutefois la programmation du match retard qui devait opposée le CRB Mekla à l’ES Nath Irathen. La logique voudrait que ce dernier soit également reporté à une date ultérieure mais il a été maintenu et le match évidemment n’a pas eu lieu, l’ES Nath Irathen qui trouvait illogique le maintien de cette rencontre ne s’est pas présentée. La sentence est vite tombée pour cette équipe qui a fait l’objet d’une suspension et de rétrogradation en division inférieure. Entre temps, la dix-neuvième journée a été reprogrammée et aucun match ne s’est déroulé. En dépit de ce désaveu la Ligue a programmé une autre journée, la 20ème. Une seule rencontre seulement a eu lieu, à savoir US Kabylie-CRB Mekla. La ligue devrait étudier dès lors ces deux dernières journée dans la semaine qui a suivi avant de les traiter la semaine d’après en appliquant la même procédure que celle prise à l’encontre de l’ES Nath Irathen, à savoir la suspension et la rétrogradation de toutes les équipes ayant fait l’objet d’un forfait. Mais encore une fois, cela n’a pas été fait dans les normes : la Ligue qui avait pourtant reçu des instructions claires de la FAF a préféré s’en remettre encore une fois à la fédération avant la prise de décision alors que pour l’ES Nath Irathen cela n’a pas été le cas. De leur coté, les clubs contestataires ont eu une entrevue avec le ministre de la Jeunesse et des Sports, qui a ordonné par téléphone au DJS de Tizi Ouzou de reprendre la compétition à compter de la dix-huitième journée. Le lendemain de cette nouvelle donne, le président de la Ligue de Tizi Ouzou a été reçu par son instance qui lui aurait demandé de lui faire des propositions. Cette dernière entrevue avec la fédération ne devrait pas avoir lieu. Elle constitue une «bévue» de plus, car la logique voudrait d’abord continuer la procédure normale dans le cadre de l’application stricte des règlements avec la programmation des matches qui restent a jouer afin de mener le championnat à son terme, sachant que six clubs se sont démarqués de la protesta enclenchée par une majorité des formations depuis le 4 avril dernier. Et ce n’est qu’à partir de là qu’on peut penser à faire des propositions pour la saison prochaine afin d’essayer de sauver les meubles sans trop de casse pour les clubs contestataires qui, au fond, n’étaient pas dans l’erreur depuis le début.En effet, nous pouvons avancer sans risque de nous tromper que l’article 236, objet de discorde et à l’origine de la crise qui secoue le championnat de wilaya, ne s’applique pas dans le cadre du non payement des frais d’engagement, sachant que l’article 29 des mêmes règlements a tranché sur le sujet, à savoir qu’une équipe qui ne s’acquitte pas de cette obligation ne peut s’engager dans le Championnat. Cette revendication de clubs de Tizi Ouzou est légitime, mais comme cela risque de faire tache d’huile, sachant que cet article est appliqué également au niveau des autres championnats de wilaya, la FAF, pour sauver la face, a préféré assimiler les frais d’engagement aux amendes (article 225) en contradiction avec l’article 29.Dans ce conflit qui n’est pas fait sans pénaliser plus de trois mille jeunes licenciés, la Ligue de Tizi Ouzou qui souffle le chaud et le froid avec cette application de deux poids deux mesures est en grande partie responsable de ce feuilleton qui n’arrange ni les clubs ni le football au niveau de la wilaya. L’instance présidée par Heddadj a également une grosse part de responsabilité dans cette affaire qui perdure. Nous y rerviendrons dans nos prochaines editions.
S.Klari
