A 40 ans,  »Le Petit Robert » à 500 mots de plus à son vocabulaire

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Mise en page aérée, entrées plus faciles à repérer, abréviations développées… Le lifting du « Nouveau Petit Robert de la langue française 2007″ va bien au-delà de la mise à jour habituelle. »La langue est une étrange bête qui grossit par cercles concentriques », a souligné Alain Rey, conseiller éditorial et maître d’oeuvre du Robert, mardi lors de la présentation de l’ouvrage. Elle s’enrichit sans cesse de nouveaux mots que le dictionnaire soumet « à une sorte de filtrage ».Meuf, teuf, keuf, empaffé, kiffer, niaque… « Ca déchire! » « Ca dépote! » « Cassé! » « On va se la péter! »… Autant de mots et d’expressions désormais homologués. « Total respect » pour les djeunes qui enrichissement la langue française.(« Djeune ou Djeun, prononciation maghrébine ou anglo-saxonne de jeune. Fam. jeune. Une bande de djeunes ») »Le travail du dictionnaire est un travail de quête perpétuelle des modifications qui se prsent oduisent dans la langue française et témoignent des modifications de la société », explique Alain Rey. Une dizaine de mots seulement sortent cette année, pour plus de 500 entrées.Certains mots s’impod’eux mêmes – euro, start-up… – D’autres font débat au sein de l’équipe. Chikungunya a été retenu de justesse. D’autres encore sont pratiquement morts-nés : « CPE » comme exemple à « embauche ».L’informatique et la médecine fournissent leurs contingents de nouveautés : bloguer, mobinaute, USB, télédéclaration – « Action de remplir sa déclaration de revenus sur internet » -, addict, neurodégénératif, IST…Les anglicismes hérissent « les autorités institutionnelles de la langue françaises, l’Académie par exemple », explique Alain Rey.L’évolution de la langue entraîne un renouvellement des auteurs cités. « Un certain nombre de romanciers contemporains font parler les gens de banlieue. Ils sont le reflet fidèle des réalités quotidiennes du discours de la société », note Alain Rey.Car pour entrer dans le dictionnaire, le notoriété ne suffit pas. L’auteur doit avoir produit « une phrase utile pour expliquer le sens d’un mot ou son emploi ». Ex, Amélie Nothomb : « T’as l’intention de me tirer la tronche pendant combien d’années comme ça ? » »On a des pressions pour retirer certains mots qui dérangent, comme si en retirant un mot on supprimait la réalité », explique Alain Rey. Quelques mots en « asse » suscitent ainsi régulièrement l’ire des féministes, mais l’équipe du Robert, d’ailleurs essentiellement féminine, tient bon.Autre tendance 2007, la féminisation des mots. « Il faut donner aux femmes un nom féminin quand elles le requièrent », résume Alain Rey, même si cela se fait souvent de manière anarchique : « Il y a des mots qui passent et d’autres qui ne passent pas ».

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