23 films en compétition pour l’Olivier d’or

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Le Festival culturel national du film amazigh donne rendez-vous aux amateurs du cinéma algérien d’expression amazighe, à partir du 28 février, dans la grande salle de la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou.

La 17e édition de cette manifestation cinématographique rendra hommage au grand chanteur feu Djamel Allam et au réalisateur feu Youcef Goucem, a annoncé la directrice de la culture, Mme Nabila Goumeziane, lors d’un point de presse animé, hier matin, à la Maison de la culture Mouloud Mammeri, conjointement avec le commissaire du Festival, M. Amar Tribèche. Le choix de la date n’est pas anodin, expliquera la directrice : «Les organisateurs ont fait que la tenue du Festival coïncide avec la commémoration du 30e anniversaire de la disparition de l’anthropologue Mouloud Mammeri».

Mme Goumeziane précisera : «Il n’a été, à aucun moment, question de reporter le Festival. Le ministère l’a maintenu, alors que plusieurs autres Festivals ont été reportés». La directrice de la culture soulignera : «La date butoir pour le dépôt des dossiers a été repoussée, pour permettre à un maximum de films de participer».

À ce propos, le commissaire du Festival a indiqué que 23 films participeront à l’édition de cette année : 4 longs métrages sur 8 postulés, 10 courts métrages sur 15 postulés, 6 documentaires sur 10 postulés et trois films d’animations retenus. Ces films, explique le réalisateur et commissaire du Festival, «ont été visionnés par la commission de visionnage locale, avant de passer à la commission nationale pour se faire délivrer les visas culturels».

Le commissaire regrettera toutefois «les difficultés à avoir beaucoup de production en longs métrages, pour des raisons dues au coût de ces productions. Les jeunes n’ont pas les moyens financier pour produire un long métrage, ce qui a fait qu’ils se rabattent sur les courts métrages, qui pullulent». Néanmoins, M. Tribèche rassure sur la qualité des films retenus, faisant aussi savoir que «ce n’était pas un choix par défaut », vu que «beaucoup des films qui ont postulé n’ont pas été retenus».

D’après le commissaire, la commission nationale en plus de la locale ont fait une «très bonne» appréciation des films présentés, notamment ceux d’animation. L’Olivier d’or, qui sanctionne toujours la cérémonie de clôture du Festival, reviendra, dans les quatre catégories de la compétition, aux meilleures productions. «La lourde tâche de départager les participants reviendra cette année à trois hommes de métier», souligne-t-il.

Il s’agit notamment de Ali Berkenoun, Akli Metref et Assalas, comédien. Pour M. Tribèche, le jury doit impérativement se baser sur «l’expérience du terrain et non les connaissances académiques». Le commissaire du Festival promet de faire mieux que l’édition précédente en matière de nombres de récompenses.

Pour ce qui est du sort des productions couronnées lors des dernières éditions, il regrettera l’absence de «réseau d’exploitation», considérant que «c’est le talon d’Achille du cinéma algérien. S’il y avait beaucoup de salles, elles généreraient de l’argent qui financerait le cinéma. Les producteurs aussi mettraient de l’agent, car ils en gagneraient».

«Le défi c’est d’avoir des salles de cinéma pleines»

Dans le même sillage, la directrice de la culture a souligné que le but du Festival est de «retrouver le public cinéphile de la ville et de la wilaya qui est bien connu. C’est une démarche très claire, qui vise à offrir d’abord les infrastructures nécessaires, à savoir des cinémathèques qui fonctionnent, et à redonner de l’intérêt au cinéma algérien».

Il y a plusieurs manière de le faire, dira-t-elle, mais «le défi c’est d’avoir nos salles de cinéma pleines à chaque projection», Mme Goumeziane indiquera que le Festival, qui commencera jeudi prochain, «a pour mission d’accompagner différents métiers du cinéma et les différentes personnes qui souhaiteraient participer au Festival durant toute l’année». Elle notera : «Après le Festival, le travail commencera pour préparer la 18e édition, vu que pour celle-ci le train était déjà en marche quand monsieur Tribèche a été nommé».

Le Festival culturel du film amazigh, ce sont aussi des films hors compétition, qu’abriteront différentes salles et espaces. Ce sont aussi des ateliers. Cette année, un seul atelier d’écriture sera destiné aux étudiants prédisposés à entamer une carrière de cinéastes. Il les aidera dans leur formation. Il y a aussi un bon nombre d’expositions et de conférences.

La cérémonie d’ouverture est prévue pour l’après-midi du jeudi 28 février, au théâtre régional Kateb Yacine. Le festival s’étalera sur cinq jours, jusqu’au 4 mars prochain. Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions.

Kamela Haddoum.

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